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Plantes invasives, invasion surprise ou programmée ?

Agriculteur attentif, amoureux de la campagne, promeneur du dimanche, coureur rêveur… Il y a 1001 façons d’admirer la nature mais un constat n’échappe à personne et encore moins à nos lecteurs : nos paysages familiers ont changé.

Dame Nature y est bien-sûr pour quelque chose. Elle redessine à l’envie et au fil du temps et de ses caprices la flore, sensible aux oscillations climatiques, à la modification de la composition des sols par la végétation ou encore à l’anthropisation* de certaines zones. Mais si la nature a bon dos, est-ce à elle également que l’on doit l’arrivée dans nos contrées de ces plantes dites invasives ou envahissantes qui s’épanouissent dans nos campagnes ?

Alors, plantes invasives, invasion surprise ou programmée ? Aujourd’hui le blog de l’agriculture expliquée par ceux qui la connaissent vous dit tout sur ces envahisseurs venus d’ailleurs qui ont su se faire la part belle dans les paysages français.

En France, Outremer y compris, on compte près d’une cinquantaine d’espèces dites invasives ou potentiellement invasives. Leur portrait-robot ? Arrivées sur la pointe des pieds d’une contrée lointaine, elles ont la capacité de coloniser des territoires entiers grâce à leurs caractéristiques intrinsèques : production de graines très importante, croissance rapide, multiplication végétative, capacité de dispersion sur de longues distances, absence d’ennemis naturels, résistances aux perturbations climatiques ou anthropiques. Vous l’aurez compris, avec autant de qualités, quel paysage pourrait bien leur résister ? Mais si ces plantes ont une devise «j’y suis, j’y reste», à qui doit-on leur arrivée ?

Il existe en fait deux cas de figure bien distincts : l’introduction volontaire ou l’introduction involontaire.

Dans le 1er cas, qui représente 2/3 des introductions observées, il s’agit bien souvent de plantes ornementales ou ayant fait l’objet de tentatives de culture. L’arbre aux papillons par exemple, est un arbuste originaire de Chine, dont les jolies grappes violettes attirent les insectes. Introduit comme plante ornementale dès 1895 en France, devenu très en vogue vers 1960, l’arbre aux papillons développe une bien fâcheuse tendance à s’échapper des jardins pour prendre la clé des champs et s’y installer. Il obtient rapidement son statut de plante invasive grâce à ses feuilles aux molécules toxiques et sa colonisation des friches urbaines et périurbaines.

À l’inverse, le Séneçon du cap a été introduit de manière tout à fait involontaire. Blotti bien au chaud dans les toisons de moutons anglais qui traversaient la Manche, il est arrivé discrètement à Calais, a fait son chemin jusqu’à Mazamet vers 1935 avant de faire son nid dans toute la France, non sans dommage sur notre biodiversité hexagonale.

Morale de l’histoire, Dame Nature a plus d’un tour dans son sac. Que l’on introduise avec ou sans sa permission des plantes dans ses paysages, c’est toujours elle et ses espèces les plus résistantes qui ont le fin mot de l’histoire.

*L’anthropisation est la transformation par l’homme d’espaces, paysages, écosystèmes ou milieux semi-naturels. La déforestation, l’élevage, l’urbanisation et l’activité industrielle sont parmi les principaux facteurs d’anthropisation.