Google+
Google+
Google+
header

Les engrais, pourquoi, pour qui ?

Lecteurs fidèles et moins fidèles du blog de l’agriculture expliquée par ceux qui la connaissent, ce n’est plus un secret pour vous : toutes les espèces vivantes sur la planète ont besoin de se nourrir. Nous… comme les plantes ! Pour se développer, les cultures ont besoin d’eau, de lumière, de carbone, d’oxygène et d’éléments minéraux. L’air fournit l’oxygène et le gaz carbonique, source du carbone, que la plante fixe grâce à la photosynthèse comme nous vous le racontons ici. L’eau et les éléments minéraux (azote, phosphore, potasse, soufre, calcium…) sont eux puisés dans le sol par les racines.

 

 

En France, plusieurs centaines d’espèces végétales sont cultivées (céréales, oléagineux, protéagineux, betteraves, fruits et légumes, fleurs, vignes, prairies, forêts…) sur plus de 250 types de sols différents qui sont leur garde-manger. Un garde-manger dont le contenu n’est jamais le même ! Hé oui, une culture peut avoir la chance de naître et de grandir sur un sol naturellement fertile, riche en éléments nutritifs indispensables à sa croissance. Mais il faut s’assurer que cette fertilité est durable. En effet, en puisant leur nourriture dans le sol, les plantes consomment les éléments nutritifs des sols Il faut donc alimenter… le garde-manger ! Et c’est là que nos engrais viennent mettre leur grain de sel.

Mais alors, comment nourrit-on la terre? Grâce à la fertilisation, une pratique qui consiste à apporter certains éléments minéraux manquant dans les sols.

Cette pratique n’est pas née de la dernière pluie. Au début du XIXe siècle, les progrès en chimie ont permis de déterminer la composition minérale de nombreux végétaux et sur ces bases, grâce au développement de l’agronomie (fin du 19ème siècle et 20ème siècle), le concept de fertilisation adaptée aux sols et aux besoins des plantes a vu le jour. La fertilisation raisonnée est désormais une méthode très utilisée actuellement et toujours plus précise. En évaluant les besoins des plantes et la fourniture d’éléments minéraux par le sol, elle compense ses manques par l’apport de fertilisants adaptés en prenant en compte les impacts environnementaux. Mieux, l’arrivée et le développement de méthodes modernes d’investigation ont permis de faire un grand bond en avant. Aujourd’hui, la connaissance des teneurs en éléments fertilisants des sols (analyses de sols périodiques) et leur adéquation avec les besoins des plantes sont appréhendées et quantifiées avec de plus en plus de précision. Chaque agriculteur peut maitriser la fertilisation de ses cultures en vue des résultats essentiels : un volume récolté plus élevé et mieux maîtrisé, une richesse nutritive des récoltes garantissant une bonne alimentation, un impact environnemental réduit, un coût de production maîtrisé. Les recherches sont toujours très actives pour mieux optimiser la fertilisation et en diminuer les coûts.

 

Mais d’où viennent ces ingrédients au menu de nos champs ? Ils ont deux sources principales : l’une est minérale, synthétisée ou non, l’autre est organique.  Les engrais azotés, à l’exception des légumineuses qui sont aptes à synthétiser naturellement l’azote de l’air, doivent être apportés aux cultures. D’origine minérale, l’azote est synthétisé industriellement à partir de l’azote de l’air (où il est présent en quantité abondante) par un procédé (système Haber – Bosch) qui est malheureusement très consommateur en énergie (gaz) et entraînent des fluctuations de prix importantes. D’autres fertilisants d’origine minérale proviennent de gisements présents dans le sol, avant d’être ensuite plus ou moins transformés. C’est le cas du phosphore dont les plus grands gisements sédimentaires se trouvent au Maroc, en Chine, au Moyen-Orient, aux États-Unis. Le phosphore est aussi présent dans des dépôts magmatiques ou de guanos issus d’excréments d’oiseaux marins.

On peut également citer la potasse, souvent trouvée sous forme de chlorure et de sulfate issus de mines de sels et de mers… Cependant, si ces engrais minéraux sont des substances chimiques d’origine naturelle, leurs modes de traitements exigent de l’énergie pour les rendre à la fois commercialisables et utilisables. L’agriculture mobilise depuis longtemps et de plus en plus des sources organiques capables de diminuer voire de remplacer les fertilisants minéraux. Ces derniers sont d’origine végétale : fumiers de ferme, lisiers, composts, paille et différents résidus de végétaux mais aussi des plantes spécialement cultivées à cet effet et même des sous-produits du traitement des eaux usées… Ces fertilisants naturels vont être transformés par les bactéries du sol pour pouvoir être absorbés par les plantes. Ces produits d’origine organique améliorent la stabilité structurale des sols sans se substituer totalement aux engrais minéraux.

La mise sur le marché des différents engrais minéraux et organiques et leurs utilisations par les agriculteurs sont encadrées par des normes et une législation stricte et évolutive qui prend de plus en plus en compte les impacts environnementaux.

Voilà comment Mère Nature nourrit nos cultures avec l’aide de l’agriculture !

Leave a Reply