Société
mars 1, 2016
Faut-il beaucoup de blé pour s’offrir un champ ?
Exode rural, surpopulation, hausse des loyers, prix du mètre carré qui s’envole… En France, s’acheter une maison ou un appartement coûte de plus en plus cher. Mais qu’en est-il des terres agricoles ?
À quel prix peut-on devenir propriétaire terrien ?
À l’image de la diversité des paysages, des cultures et des spécificités agricoles françaises, sur notre territoire, le prix des terres agricoles est extrêmement variable.
Il évolue notamment selon les régions et la richesse de la surface cultivable elle-même: climat plus ou moins favorable, zone facilement irrigable ou non, fertilité des sols… Autant de critères qui peuvent faire grimper ou chuter les prix.
En dehors de cas exceptionnels comme la viticulture, un hectare (soit 10 000 m²) se négocie entre 1000 et 10 000 €, avec une médiane d’environ 5 000 € par exemple dans une région de grandes cultures comme le Nord de la France. Ce qui représente 330 quintaux de blé (payé actuellement 150 €/tonne à l’agriculteur). Même si une moyenne n’a pas grande signification, car le résultat économique moyen d’une exploitation de grande culture est très variable selon sa maîtrise des coûts de production, il faut souvent plus de 15 ans pour rentabiliser l’investissement d’achat de terres agricoles. C’est pourquoi, en cas d’offres d’achat en terrain à bâtir ou création de zones d’activités, les terres agricoles sont actuellement facilement cédées par les héritiers non agriculteurs.
Même chose pour la valeur locative d’une terre (car la majorité des agriculteurs ne sont pas propriétaires de la terre qu’ils exploitent) : elle dépend également de son emplacement et de la qualité de ses sols, mais aussi de la durée des baux ruraux (qui peuvent aller jusqu’à 25 ans). À titre d’exemple, elle se situe entre 60 et 300 €/ha/an dans un département comme la Somme.
Précision qui vaut son pesant d’or : les jeunes agriculteurs qui s’installent bénéficient d’un accès prioritaire au foncier face à la concurrence des exploitants déjà installés grâce à un mécanisme encadré par la réglementation (SAFER).
Au final, la valeur d’une terre agricole varie autant que celle d’un bien immobilier en ville, tout est une question d’emplacement.
Sources : www.safer.fr