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Protéines végétales & protéines animales, du pareil au même ?

Accroissement de population oblige, l’agriculture d’aujourd’hui a de plus en plus de bouches à nourrir. On ne sait pas encore si les assiettes du futur auront le pouvoir de se téléporter, mais une chose est sûre, elles contiendront des protéines. Des protéines qui pour le moment, dans nos assiettes occidentales sont pour les deux tiers d’origine animale et pour un tiers d’origine végétale. Mais animale ou végétale, une protéine, c’est une protéine non ? Non ? Oui ? Aujourd’hui le blog de l’agriculture expliquée par ceux qui la connaissent répond à la question qui brûle les lèvres de tous (si si même vous) : protéines végétales & protéines animales, c’est du pareil au même ?

Primo : les protéines, qu’est-ce que c’est ? Animales ou végétales, elles forment, avec les glucides et les lipides, l’une des trois grandes familles de nutriments essentiels à l’organisme et leur rôle est primordial dans la composition des muscles, de la peau et du sang. Bref, vous les avez dans la peau et pas que, alors pas question de vous en passer sous peine de mettre votre santé en danger. Petite précision supplémentaire : contrairement aux glucides et aux lipides, nous n’avons pas la capacité de stocker les protéines, nous avons donc besoin d’apports réguliers et équilibrés tout au long de notre vie.


Les protéines sont un assemblage plus ou moins long de plus petites structures, les acides aminés, lesquels participent aux processus vitaux des organismes vivants : croissance, régulation hormonale, immunité, réparation et défense des tissus du corps humain, processus enzymatiques. Certains de ces acides aminés doivent être apportés par l’alimentation dans des proportions définies, sans quoi les protéines ne pourront pas être utilisées par l’organisme.

Et d’où viennent ces protéines indispensables de notre alimentation ? On y vient justement ! Vous trouverez les protéines animales dans la viande, le poisson, les fruits de mer, les œufs et les produits laitiers. Celles-ci vous apporteront l’ensemble des acides aminés indispensables dont votre corps a besoin, et dans les bonnes proportions pour être bien digérées. Les protéines végétales elles, se trouvent dans les céréales (blé, seigle, quinoa, maïs, riz), les légumineuses (fèves, haricots, lentilles, pois, pois chiche). Mais chacune contient les fameux acides aminés essentiels dans des proportions qui font qu’elles sont moins assimilables. Les céréales sont riches en certains acides aminés tandis que les légumineuses en contiennent majoritairement d’autres. Un repas avec ces deux catégories d’aliments offre donc une complémentarité avec un profil d’acides aminés équilibré, cette fois bien digérés par l’organisme. En plus des protéines, les viandes, œufs et produits laitiers apportent des nutriments comme la vitamine B12, le fer, le zinc que l’on ne trouve peu ou pas dans les végétaux. Résultat ? Dans une alimentation équilibrée toutes les sources de protéines le sont aussi et c’est votre organisme qui vous dit merci !

Voilà pour nos assiettes mais qu’en est-il de celles des milliers de têtes de l’élevage made in France ? Comme tout organisme vivant, les animaux d’élevage ont des besoins vitaux en protéines. La couverture de ces besoins est essentiellement assurée par des tourteaux d’oléagineux (colza, tournesol, soja), de protéagineux (pois, féverole) et de luzerne. Introduits dans les rations animales en association avec les tourteaux de colza et de tournesol, le pois et la féverole sont une bonne alternative à l’utilisation de tourteau de soja importé. Ajoutons que pour les ruminants, l’herbe jeune pâturée est également très riche en protéines. Les troupeaux de génisses, vaches laitières ou allaitantes  peuvent donc se régaler en protéines au pré, tout en profitant du grand air.

Au final, les protéines végétales ne sont pas seulement bonnes pour la santé de nos animaux mais aussi pour celle de notre économie ! Hé oui, la valorisation concomitante de ces protéines végétales par la production de tourteaux et de l’huile (de colza particulièrement dont un tiers est valorisé en alimentation humaine et deux tiers en carburant renouvelables) a permis de réduire la dépendance nationale en protéines destinées à nos élevages à 45% contre près de 70% pour le reste de l’Union Européenne ! Mieux, pour réduire encore cette dépendance, un plan protéines végétales destiné à développer et sécuriser les cultures riches en protéines a été mis en place par le gouvernement français. Cerise sur l’acide aminé : l’intérêt agronomique et environnemental des légumineuses et protéagineux est indéniable puisque ces cultures riches en protéines fixent naturellement l’azote de l’air (grâce à des nodosités sur leurs racines) et diminuent ainsi le besoin en engrais azoté des cultures suivantes.

Pour conclure, ni sosies, ni jumelles ici mais deux sources de protéines dont la complémentarité est aussi bonne pour notre santé que celle de la planète.