Depuis son entrée en vigueur en 1962, la PAC ou Politique Agricole Commune, est à la fois très présente dans l’actualité et … difficile à comprendre. Elle a été initiée pour garantir notre autosuffisance alimentaire à base de produits européens de qualité. Fondée à l’origine sur des mesures de contrôles des prix, de subventionnement et de régulation, elle vise à soutenir l’agriculture européenne en la développant et en la modernisant. C’est la seule politique commune au sein de l’Union Européenne. Or, si l’on en croit certains, la PAC coûte cher aux contribuables et ses résultats sont peu visibles.

Qu’en est-il exactement ?
Le rôle assigné à la PAC, en tant que soutien de l’agriculture européenne, est de sécuriser ce secteur. Elle doit ainsi assurer l’approvisionnement des 507 millions d’habitants de l’Union, le niveau de vie de la population agricole, le coût de l’alimentation des ménages, la productivité de l’agriculture et la stabilisation des marchés. Contrairement à certaines idées reçues, la PAC n’est donc pas une aide destinée à des agriculteurs « assistés », mais bien un système de subventionnement dont chaque européen profite au quotidien, en faisant ses courses. D’ailleurs, à l’origine ces aides étaient nommées « aides compensatoires » car elles venaient compenser les baisses de revenus des agriculteurs induites par les règlements de la PAC. Le langage courant les a transformées en « primes PAC », ce qui nuit à la compréhension.
Avec le temps, les objectifs assignés à l’agriculture et les aides qui en découlent ont évolué: aujourd’hui, pour une bonne part elles sont attribuées pour des actions environnementales, pour aider des zones défavorisées…

La PAC c’est 0.4% du PIB
En 2011, avec 57 milliards d’euros pour 2011, le budget de la PAC représentait une dépense de 5 155 euros par actif agricole, ou encore 16 % de la valeur de la production agricole européenne ou 6 % du budget alimentaire des citoyens de l’Union. Soit 113 euros par habitant et par an pour être sûr d’avoir toujours à manger correctement (avec des aliments diversifié et de qualité des produits à des prix raisonnables.
Depuis, le budget PAC a diminué : il est passé à 53.3 milliards d’euros.

En fait, la PAC est seule politique dont le budget a été complètement intégré au niveau de l’Union. Et dans les faits, ses dépenses ne représentent que 0.4% du PIB de l’UE (contre 1% il y a 25 ans). C’est beaucoup moins que la contribution de l’agriculture au PIB européen (2%).

L’argent de la PAC est donc une dépense qui profite aux Européens: c’est une contribution à l’agriculture et aux industries agro-alimentaires, au PIB*, à l’emploi et à la balance commerciale**. C’est aussi la sécurité dont bénéficient les consommateurs européens en matière alimentaire. C’est, enfin, la contribution qu’apporte la PAC à l’économie des territoires ruraux en terme d’investissements et d’emplois puisque qu’elle impacte directement la moitié du territoire français.

Sources :
Mission n°13083 Conseil Général de l’Alimentation et de l’Agriculture et des Espaces Ruraux.
Ont participé aux travaux sur cette « controverse documentée à propos de quelques idées reçues sur l’agriculture, l’alimentation et la forêt » :
Philippe Balny, Jean-Jacques Bénézit, Charles Dereix, Michel de Galbert, Francis Geiger, Hervé Lejeune, Marie-Laurence Madignier, Max Magrum, Georges-Pierre Malpel, Yves Marchal, Sylvain Marty, Jean-Noël Ménard, Alain Monnier, Dominique Planchenault, Henri-Luc Thibault, Sophie Villers, avec la contribution d’Anick Leblanc Cuvillier.
Et Données UE
*PIB, Produit Intérieur Brut : ensemble de la richesse d’un pays produite chaque année
** Balance commerciale : rapport entre les exportations et les importations