Comme Marie-Antoinette l’a compris un peu trop tard, en France, on ne plaisante pas avec le pain.

Aliment de base traditionnel dans de nombreuses cultures, il occupe une place toute particulière dans le cœur et les assiettes des français.

*Source : Histoire des peurs alimentaires de Madeleine Ferrières

La baguette, monument de notre gastronomie aussi célèbre que la Tour Eiffel, culmine à 65 centimètres de longueur pour seulement cinq à six de largeur. Comme les françaises, sa ligne fine est saluée dans le monde entier. Ses 250 grammes de mie blanche sont donc un ‘’must have’’ qui s’écoule à 32 millions d’exemplaires chaque jour en France.

Aujourd’hui encore, nous consommons encore 160 grammes de pain par jour et par personne, ce qui oblige nos boulangers à mettre la main à la pâte pour produire 320 baguettes à la seconde, soit 10 milliards par an ! Mais alors qu’en France, les boulangeries produisent plus de 70% du pain distribué, qui ou plutôt qu’est ce qui fait gonfler son prix ?

Étalon repère des variations du coût de la vie depuis des siècles, le prix de la baguette est un sujet sensible dans l’esprit de beaucoup de consommateurs. Trop souvent, on se base sur la hausse de la baguette pour incriminer les hausses du marché du blé, et indirectement l’ensemble de la filière agricole

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le blé ne représente qu’une faible part du coût de production globale du pain, comparé aux charges salariales, sociales ou énergétiques d’un boulanger français et des intermédiaires (meunier, stockage, transport).

**Source http://www.boulangerie.net/forums/bnweb/prixbaguette.php

Une baguette de 250 grammes est fabriquée avec de la farine produite à partir de 290 grammes de blé, dont le prix de base (en 2012, année de forte augmentation du prix du blé dans le monde) était de 230€/T, soit 6,7 centimes, à peine 7% du prix affiché. Dans les faits, malgré une augmentation de 30% du prix du blé entre 2011 et 2012, celui de la baguette n’a bondi lui, que de 1,5 à 1,6 centimes…

A contrario, lorsque le coût du blé baisse, celui du pain non, bien au contraire, puisque celui-ci augmente de manière régulière au fil des années.

Le blé ressort donc blanchi de notre contre-enquête sur la hausse du prix de la baguette.