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L’élevage, c’est du boulot ?

L’emploi. S’il y a un sujet qui préoccupe nos politiques omnibulés par la courbe du chômage, c’est bien celui-ci. En France, alors que les secteurs générateurs d’emplois se font de plus en plus rares, l’agriculture fait figure de bonne élève. Comme nous en avons déjà parlé ici Quel rôle l’agriculture joue-t-elle dans l’aménagement du territoire? et là Est ce que l’agriculture fait aussi partie de notre économie, c’est l’un des domaines les plus dynamiques à l’échelle nationale, et l’élevage ne fait pas exception à la règle.

Comme souvent, lorsque l’on parle d’emploi et d’agriculture, il n’est jamais simple d’avancer des chiffres précis. En effet, comme l’ont montré les crises récentes dans les secteurs agricoles et agroalimentaires, de nombreux métiers dépendent de la présence des élevages sur le territoire français : abattoirs, transport, alimentation… Ce sont justement ces liens d’interdépendance qui rendent les estimations difficiles. Et oui : la contribution de l’activité agricole à l’emploi ne se limite pas exclusivement à la population agricole. Alors, faut-il prendre en compte tous les emplois liés à l’élevage dans les autres secteurs de l’économie ? Faut-il également compter tous ceux qui n’ont qu’un lien indirect avec elle ? Où commence et où s’arrête cette chaîne ?

Pour la 1ère fois dans l’histoire des statistiques agricoles, une étude présentée à l’Inra le 30 juin 2015 a permis d’établir le nombre total des emplois dépendant directement et indirectement de l’élevage. En tout : 703 000 équivalents temps plein (ETP), soit près de 880 000 personnes, salariées et non-salariées, exerçant dans 140 métiers différents. Dans le détail, un peu moins de la moitié sont des emplois directs, dédiés aux ateliers d’élevage (312 000 ETP). Le reste concerne pour l’essentiel la collecte, la transformation et le commerce (46 % des emplois indirects), puis le matériel et le bâtiment (10 %), le transport et le stockage (6 %) et l’alimentation animale (5 %). Viennent ensuite la recherche et l’enseignement, la santé animale, les fournisseurs de l’industrie…

L’innovation de cette étude tient au croisement des données existantes avec un système original d’évaluation de dépendance des métiers selon les filières (bovin, ovin, caprin, lait, viande…). Une méthode que pourrait reprendre le ministère de l’Agriculture, s’il souhaitait appliquer l’outil à d’autres secteurs, a indiqué Jean-Louis Peyraud, président du Groupement d’intérêt scientifique (GIS) Elevage, qui a conduit l’étude.

Enfin identifiés, mesurés et précisément quantifiés, tous ces emplois prouvent à quel point l’élevage joue un rôle crucial, non seulement dans l’économie locale et dans le dynamisme des territoires ruraux, mais surtout dans l’économie française tout court. Il est donc indispensable de poursuivre les mutations permettant de maintenir une activité forte dans le domaine agricole et particulièrement dans l’élevage, car la France est un pays disposant de ressources naturelles pouvant potentiellement beaucoup contribuer à l’emploi.

Décidément, l’agriculture, les autres secteurs pourraient en prendre de la graine.

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Source INRA – Juin 2015