Haaa l’abricot… Ce petit fruit au parfum de soleil a le goût des soirs d’été et des siestes bercées par le chant de cigales. C’est simple, quand on vous dit abricot, vous nous répondez sud de la France. Et si aujourd’hui, le blog de l’agriculture expliquée par ceux qui la connaissent vous révélait que ce petit fruit gorgé d’été était né à l’autre bout du monde ? Dépliez votre transat et repoussez votre sieste de quelques minutes, Résonnances vous dit tout sur l’abricot, le dessert au petit format et à la grande production.

Premier pavé dans le verger, non les abricotiers ne sont pas nés dans notre cher berceau méditerranéen mais loin, très loin des rives européennes. C’est au nord de la Chine que les 1ers arbres y virent le jour à l’état sauvage il y a 5 000 ans, avant de conquérir le Moyen et Proche-Orient et le coeur de ses habitants 3 000 ans plus tard. Ensuite ? Ensuite après la Grèce et l’Italie, l’abricot poursuit sa route à travers l’Europe au gré des routes marchandes maritimes et des expéditions militaires. Alors que les Maures lui ouvrent les portes de l’Espagne, en France c’est un jardinier qui le fait rentrer par la grande : Jean-Baptiste La Quintinie, jardinier de Louis XIV, qui démocratise sa culture sous la houlette totalitaire du roi Soleil. Ce n’est donc qu’à partir du rayonnant XVIIème siècle que notre abricot national trouve sa place en France, sous le soleil du sud exactement, dans le Roussillon, le Gard-Grau et la Vallée du Rhône-Baronnies encore plus exactement !

Mais notre petit fruit rebondi ne vous a pas encore tout dit… Après ses origines made in China, voici l’origine de son petit nom ! Et oui, c’est bien simple, le sien est un véritable mode d’emploi, voire… un avertissement. « Abercoc » pour les catalans, « albaricoque » pour les espagnols ou « pomme précoce » pour les Romains, comme les grecs, les arabes et les perses, tous ont choisi pour lui un nom qui rime avec précocité. Cette précocité, c’est celle de la floraison des abricotiers qui survient aux 1ers jours du printemps.

Si l’abricotier cultive le mystère de ses origines, c’est sous la chaleur du sud que la culture de ses fruits s’épanouit. Pouvant atteindre jusqu’à 5 ou 6 mètres de haut (mais souvent les arboriculteurs la limite à 2.5 mètres), c’est un arbre vigoureux qui a besoin d’un sol de qualité mais supporte sans moufter les endroits secs et peu irrigués. Bzzzz sur le gâteau, rien de tel que la présence d’abeilles pour parfaire son environnement idéal, qui assurent une bonne pollinisation pendant la floraison de ses jolies fleurs d’un blanc rosé. Pas possessif pour un cep, l’abricotier partage volontiers son verger avec d’autres cultures comme la vigne. Leurs points communs ? Un amour des climats doux et cléments bien sûr, mais aussi une complémentarité dans la planification des travaux des champs : quand la vigne réclame du travail, le verger non et vice et versa. Résultat, cultures et cultivateurs s’y retrouvent !

Mais en matière d’abricot, ce sont avant tout les gourmets qui s’y retrouvent, grâce aux 40 variétés nées de la recherche et de l’innovation variétale française depuis une quinzaine d’années. Leurs différentes dates de maturité permettent aux amoureux de notre petit fruit de se régaler tout l’été. Mais cette recherche variétale, fruit de croisements et de greffages, offre surtout de nouvelles saveurs et de nouvelles couleurs au velouté abricot français.

Facile à cultiver et facile à déguster, c’est donc sans surprise qu’il se retrouve sur la 3ème marche du podium des fruits les plus produits en France, juste derrière la pomme et la pêche-nectarine. Cultivé sur près de 10 912 hectares, 154 000 tonnes en moyenne sont récoltées chaque année, environ 30 à 50 kg par abricotier. Ses producteurs (1605 en 2015) sont organisés collectivement autour de la SIPMM Abricot (Section Interprofessionnelle de Première Mise en Marché), qui œuvre pour promouvoir l’abricot de nos terroirs. Elle est elle-même hébergée par l’Interfel (l’interprofession des fruits et des légumes frais) qui représente les produits frais cultivés et commercialisés sur le territoire français, pour le bien de tous. La France est le 1er pays producteur européen d’abricots destinés à la consommation en frais et le 2ème pays de production globale, juste derrière l’Italie.

Petit par la taille, grand par son apport en surprise et en gourmandise, l’abricot n’a pas fini de ravir nos soirées d’été avec ses saveurs gorgées de soleil !