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Agriculture et climat font-ils bon ménage?

Fonte des glaces, montée des eaux, Cop 21, le réchauffement climatique est aujourd’hui un problème bien réel aux conséquences de plus en plus préoccupantes. Comme tous les acteurs économiques, l’agriculture est elle aussi amenée à réfléchir à son impact sur la planète.

Alors, l’agriculture participe-t-elle au réchauffement climatique? Est-elle par ailleurs l’une des solutions à cet enjeu climatique?

Derrière le changement climatique, se cache un phénomène redouté, l’accroissement de l’effet de serre. Notre planète est entourée d’une couche protectrice, l’atmosphère, formée de vapeur d’eau et de gaz divers (CO2, méthane, oxydes d’azote…). Ces éléments capturent et conservent une partie de l’énergie solaire et maintiennent ainsi la terre à une température habitable. Sans cet effet de serre bénéfique, adieu bronzette et manches courtes, il ferait en moyenne environ – 18°…

Mais l’activité humaine a déstabilisé cet équilibre. Révolution industrielle, développement de la pétrochimie, multiplication des usines, explosion des transports… Depuis plus d’un siècle les pays développés (rejoints dernièrement par les pays en voie de développement) émettent une quantité inédite de gaz à effet de serre. Leur accumulation dans l’atmosphère créée un effet de serre additionnel, responsable selon le GIEC, du réchauffement climatique et du bouleversement de nos climats.

Si le rôle de l’industrialisation (et les consommations qui la justifient) est indéniable dans ce dérèglement écologique, quel est l’impact de l’agriculture ?

Dans cette histoire, elle est à la fois juge et partie. En effet, si elle est l’une des 1ères victimes du bouleversement climatique, elle en est également l’une des principales responsables. Avec environ 20% des émissions françaises, l’agriculture occupe le 3ème rang des secteurs émetteurs de gaz à effet de serre dans notre pays, derrière l’industrie et les transports et à égalité avec le logement.

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Source : 4e rapport GIEC, 2007.

Elle rejette principalement du méthane (élevage et sols), du protoxyde d’azote (fertilisation azotée et gestion de déjections animales) et du dioxyde de carbone (consommation d’énergie). Si ces émissions sont en baisse dans la plupart des pays industrialisés, et notamment en France, la mondialisation des échanges et la croissance démographique font augmenter celles des pays en développement.

De l’autre côté, l’impact du réchauffement climatique est considérable sur l’agriculture. L’augmentation de la désertification dans certains pays, l’assèchement des réserves d’eau utilisées pour l’irrigation des cultures, les sécheresses, la recrudescence des parasites ou le déplacement des aires de cultures de certaines espèces sont autant de menaces pour l’autosuffisance de notre alimentation pour l’avenir.

Alors, l’agriculture, coupable et victime du réchauffement climatique peut-elle également devenir actrice du changement?

En réalité, l’agriculture fait déjà naturellement partie de la solution. En effet, la photosynthèse des plantes cultivées produit une quantité importante de biomasse, capable d’absorber le carbone présent dans l’atmosphère dans les tissus végétaux. Résultat (moyenne française) : un hectare de blé absorbe 4 fois plus de carbone que celui nécessaire à sa production. Une partie sera stockée durablement dans le sol sous forme d’humus, une fois le blé moissonné et les pailles et chaumes restitués au sol.

Plus que jamais, les agriculteurs repensent leurs méthodes de production, pour tendre à diminuer au maximum leurs impacts sur l’environnement, tout en maintenant une production suffisante.

Mentionnons également d’autres filières d’avenir, comme les bioplastiques ou les biocarburants (qui participent activement à réduire l’usage des matières premières d’origine fossile pour limiter l’intensification de l’effet de serre.

De nombreuses pratiques agricoles se sont ainsi adaptées à leur temps pour limiter l’impact de l’agriculture sur l’environnement :

  • Réduction et optimisation de l’usage des engrais azotés minéraux (générateurs d’émissions d’oxyde d’azote et de gaz carbonique) et valorisation des engrais organiques
  • Développement de l’usage des légumineuses qui absorbent l’azote de l’air et le restituent aux autres cultures de la rotation, limitant ainsi le recours aux engrais de synthèse
  • Développement de techniques de cultures peu gourmandes en énergie, comme le travail simplifié
  • Maintien des sols couverts entre deux cultures, par des plantes permettant de récupérer le gaz carbonique de l’air pour le restituer au sol lors de leur enfouissement.

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Si l’agriculture est en partie responsable du réchauffement climatique, elle est déjà et le sera encore plus demain l’une des actrices principales du changement pour le bien de la planète et de ses cultures.

Si l’agriculture doit comme toutes les activités humaines travailler chaque jour à des pratiques durables, cela ne doit pas faire perdre de vue que par sa capacité à capter du CO2, elle participe à la lutte contre le réchauffement climatique.

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