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Les antibiotiques, vraiment pas automatiques ?

Ce n’est pas nous qui vous le disons, c’est la télévision : les antibiotiques, ce n’est pas automatique. Mais on vous voit venir avec votre question, ce qui est vrai pour votre santé l’est-il pour celle des animaux ? Alors aujourd’hui, le blog de l’agriculture expliquée par ceux qui la connaissent vous offre un petit tour d’horizon des élevages français pour mieux comprendre quand, comment et pourquoi notre cheptel est parfois sous prescription.

Avant toute chose, rappelons ici qu’un antibiotique, c’est une substance d’origine naturelle produite par un micro-organisme qui à faible concentration inhibe la croissance ou détruit certaines bactéries. Petite précision à l’intention des accros de doctissimo, il n’a aucun effet sur les virus. Ça ne date pas de la dernière moisson, on sait maintenant que leur utilisation excessive et inappropriée entraine une diffusion très rapide des résistances bactériennes : l’antibiorésistance.

L’agriculture vous le savez, n’a pas son pareil en matière d’adaptation. Alors ni une ni deux, dès qu’ils ont eu les résultats de ces recherches sous les yeux, tous les partenaires des éleveurs ont mis en place des actions concrètes pour limiter, réglementer, voire supprimer l’utilisation des antibiotiques. Dans la filière de l’élevage bovin par exemple, un guide et une charte des bonnes pratiques d’élevage ont été mis en place dès 1999 pour apporter une sécurisation sanitaire des denrées alimentaires issues de ces troupeaux, dans laquelle se situe en bonne place l’utilisation des médicaments et… des antibiotiques. Désormais, le vétérinaire seul peut délivrer à l’éleveur une ordonnance qu’il devra conserver 5 ans. Elle indique la posologie en mg/100 kg de poids vif, la fréquence d’administration, ainsi que la durée du traitement. Un protocole qui doit être impérativement respecté et noté dans le carnet sanitaire du registre d’élevage régulièrement contrôlé. Dans certaines situations délicates, un antibiogramme (un prélèvement spécifique de la partie malade) permet d’identifier de manière plus précise la bactérie responsable et de prescrire l’antibiotique le plus approprié.

Pour vous protéger encore d’avantage des effets nocifs de la mauvaise utilisation des antibiotiques, des délais d’attente minimale ont aussi été mis en place en fonction des LMR (limite maximale de résidus) tolérables dans les denrées alimentaires issues d’animaux destinés à la consommation (lait, viande, abats, œufs, miel…). Aujourd’hui, près de 100% des produits commercialisés issus de l’élevage bovin français proviennent d’éleveurs adhérents à cette charte.

Depuis plus de 20 ans, l’utilisation des antibiotiques à grande échelle à des fins zootechniques est prohibée en Europe et leur consommation a diminué de 37% depuis 2012. En France désormais, la seule chose qui soit automatique avec les antibiotiques, c’est l’attention portée à leur utilisation par toutes les filières animales, sachant que leur utilisation est prohibée pour soigner les végétaux.