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La chimie verte, laboratoire d’avenir ?

Naturelle la chimie ? Pas toujours dans l’imaginaire collectif. Mais alors de quoi la chimie verte est-elle le nom ? Le blog de l’agriculture expliquée par ceux qui la connaissent vous emmène dans les coulisses d’un laboratoire pas comme les autres à la découverte de la chimie d’aujourd’hui.

 

La chimie verte version 2018 est une science de la nature expérimentale englobant la chimie minérale, organique (ou de synthèse) et biologique. Traduction pour ceux qui n’ont pas un bac S ? Elle s’intéresse à la composition de la matière végétale, ses transformations, et plus précisément les éléments chimiques à l’état libre qui la compose, les atomes, leurs propriétés et les liaisons chimiques qui peuvent se créer entre eux. Quel que soit le bout de l’éprouvette par laquelle on la regarde, la chimie verte réunit donc par nature les sciences… naturelles ! Dans son laboratoire, nos alchimistes aux pouces verts jouent un rôle primordial : comprendre le fonctionnement de notre monde et l’existence de la vie. Mais aussi fabriquer les produits de demain à partir de la biomasse au lieu de se servir des hydrocarbures ou d’autres substances fossiles ! Rien que ça.

Mais comment cette chimie d’aujourd’hui et plus encore de demain est-elle née ? Comme toutes les industries planétaires, il y a quelques décennies maintenant, la chimie avec un grand C a dû composer avec de nouveaux enjeux énergétiques et environnementaux. C’est pour réussir ce virage qu’a vu le jour aux USA au tout début des années 90 une chimie naturellement inspirée par… la nature elle-même. Hé oui car dans le grand laboratoire qu’est la nature, tout est chimique pardi : la photosynthèse et même nous! Si on vous pousse sous un microscope (oui même vous monsieur), c’est tout un monde de produits chimiques que l’on voit respirer : oxygène, carbone, hydrogène, azote, calcium, phosphore, sodium, potassium, soufre, chlore, magnésium… Une éprouvette grandeur nature en somme !

Depuis, la chimie verte trace sa route (en carburant au biogaz bien évidemment…). Également connue sous le nom de chimie renouvelable elle participe au développement durable et veille à l’équilibre économique, social et environnemental de la planète. Son ambition ? Substituer à l’usage des hydrocarbures et autres matières fossiles l’usage de la biomasse et réduire – voire éliminer – l’usage et la production de substances toxiques lors de la mise en œuvre de procédés de synthèse ou naturels. Bref, remplacer gentiment mais sûrement la chimie telle qu’on la connaissait jusqu’à maintenant. La chimie fait sa mue, tout simplement ! Dans son laboratoire, son meilleur laborantin est le végétal qui est l’ingrédient principal des très nombreux produits chimiques qu’elle crée. Les végétaux en plus d’être renouvelables, permettent de réduire la dépendance aux matières premières fossiles et contribuent à la réduction globale des émissions de gaz à effet de serre.

Dans un monde en pleine révolution écologique, la chimie verte est un secteur d’avenir dont le chiffre d’affaires devrait doubler entre 2012 et 2020, passant de 135 milliards d’euros dans le monde à 340 milliards. Pour les industriels qui cherchaient jusqu’à récemment à minimiser l’exposition aux dangers de leurs produits en contrôlant leurs substances toxiques peuvent désormais traiter les problèmes à la source en développant des processus « sans dangers », sortis tout droit de notre laboratoire plus vert que vert. Pour compenser le coût inévitable du démantèlement de l’ancien procédé et de la mise en place du nouveau, aujourd’hui le principal défi de la chimie verte est de développer des solutions aussi économiques que les procédés traditionnels de l’industrie.

Rassurez-vous, point d’alchimistes fous dans le laboratoire de la chimie verte, l’ICSN (Institut de chimie des substances naturelles) veille ! Tous les produits, matières, substances (quel qu’en soit l’origine) sont testés, étudiés et évalués.

Morale de notre histoire de laboratoire : en matière de chimie verte, la recherche et l’expertise s’imposent. Et de toute façon, Dame Nature, ignorant toutes différences entre les chimies, saura toujours nous rappeler à la raison.

Sources : wikipédia, futura sciences, chimie.net, Icsn, Inra