Google+
Google+
Google+
header

Danger et risque, quelle(s) différence(s)?

Dans notre vie quotidienne, les mots danger et risque sont souvent synonymes d’une seule et même chose : atteeeeentiiiiiooooon ! Pourtant, en biologie et dans le monde agricole par la même occasion, ces deux termes désignent deux concepts bien différents. Voilà pourquoi le blog de l’agriculture expliquée par ceux qui la connaissent a décidé de vous offrir deux définitions pour le prix d’une aujourd’hui. Alors danger et risque, à nous trois !

Commençons par le mot qui fâche : danger. Le danger d’une substance, d’un matériau ou de tout autre source est une caractéristique intrinsèque de celle-ci ; le danger précise sa capacité à produire des dégâts, à causer un préjudice ou à toucher à l’intégrité d’un être vivant. Pour les substances, ce danger est souvent en relation avec une dose précise à partir de laquelle intervient son impact.  On a recours à une discipline scientifique bien spécifique «la toxicologie», pour étudier l’effet des doses sur des organismes cibles, souvent par le biais de travaux menés en laboratoire sur des mammifères. Et pour caractériser les dangers à l’égard des organismes du milieu naturel (poissons, oiseaux, insectes, faune et microfaune du sol…), on mobilise une autre discipline scientifique « l’écotoxicologie » ; des tests sont alors réalisés sur des organismes représentatifs des milieux comme les truites arc-en-ciel, les abeilles mellifères, les cailles japonaises ou encore les vers de terre.

Et si nous vous donnions quelques exemples de notre vie quotidienne pour y voir plus clair ? Citons pour commencer le sel de cuisine (chlorure de sodium) qui peut se révéler dangereux pour la santé en cas de surconsommation, dans la mesure où la partie sodium notamment, peut engendrer entre autres de l’hypertension artérielle, des insuffisances cardiaques ou rénales et des maladies cardio-vasculaires. Les UV (Ultra-Violets) méritent aussi un carton jaune puisqu’ils peuvent induire des brûlures (coups de soleil), un vieillissement prématuré de la peau et dans les cas les plus graves des cancers de la peau. Enfin, l’eau de javel mérite elle carrément un carton rouge puisqu’elle peut causer des brûlures au contact des tissus et des lésions pulmonaires.

Et le risque alors ? Le risque est l’évaluation d’une probabilité de subir un préjudice si l’on est exposé à un danger. Le risque repose donc sur l’exposition à un danger identifié. Reprenons nos exemples pour mieux comprendre : si la consommation de sel de cuisine ou chlorure de sodium est inférieure à 5 g/jour pour un adulte bien portant, on considère qu’il n’y a pas un risque majeur pour sa santé, cet élément est même indispensable pour assurer certaines fonctions comme celles de la transmission de l’influx nerveux ou de la contraction musculaire. Au-delà de 5 g/jour, plus notre alimentation est saturée en sel et plus nous courrons un risque pour notre santé. De la même façon, si l’on évite de s’exposer au soleil aux heures les plus chaudes et si l’on se protège avec une crème solaire avant et pendant l’exposition, on considère le risque UV pour notre santé comme faible. Le soleil se révèle même bénéfique en favorisant la synthèse de la vitamine D par notre organisme. À l’inverse une exposition « inconsidérée » et « sans protection » au soleil présente un risque important pour la santé.

En agriculture, de nombreux dangers sont présents dans une exploitation agricole : machines agricoles (outils rotatifs, outils coupants …), engrais, produits phytopharmaceutiques … mais pour autant les agriculteurs ne courent pas obligatoirement des risques. D’abord parce qu’il y a des règles à suivre pour éviter de s’exposer : par exemple en suivant les recommandations d’usage.

Exemples :

    • Les machines-outils doivent être équipées de carters pour protéger leurs utilisateurs des pièces en mouvement ou coupantes.
    • Les agriculteurs ne doivent pas porter de vêtements amples.
    • Concernant les produits phytopharmaceutiques, les recommandations inscrites sur l’étiquette sont à respecter scrupuleusement. Par exemple porter des gants adaptés lors de la manipulation des produits, voire des lunettes si le produit est irritant pour les yeux permet de limiter le risque d’être exposé à des produits qui ne sont pas anodins. Respecter les délais de ré-entrée dans les parcelles traitées pour ne pas exposer le personnel devant intervenir en culture. Respecter les doses et les délais avant récolte afin de réduire l’exposition du consommateur aux résidus sous un niveau de risque suffisant pour ne pas nuire à sa santé. Ou encore si le produit est dangereux pour le milieu aquatique, respecter les zones non traitées en bordure des points d’eau.

Les agences d’évaluation intègrent non seulement le danger des produits mais également les niveaux d’exposition afin de faire une évaluation des risques avant de donner une autorisation de mise sur le marché (AMM) qui sera d’ailleurs assortie de recommandations pour rendre le risque acceptable.

Maintenant que vous en savez un peu plus sur ces deux termes, si vous profitiez de votre visite sur Résonnances pour aller découvrir une de nos définitions tout en coroles dans notre rubrique histoire de plantes ?