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Pourquoi faut-il toujours avoir son élevage à l’œil ?

Aspirants éleveurs, avant que vous ne scrolliez davantage laissez-nous d’ores et déjà vous rassurer: contrairement aux aspirants pilotes de chasse, ce n’est pas la myopie qui vous empêchera d’embrasser votre vocation. Mais que vous ayez 10 sur 10 aux deux yeux ou une fâcheuse tendance à mieux voir de près que de loin, lorsque l’on a un élevage mieux vaut avoir l’œil. Pourquoi ? Le blog de l’agriculture expliquée par ceux qui la connaissent vous dit tout alors, à vos lunettes !

Bovins, ovins, caprins… Quel que soit son troupeau, un éleveur a une préoccupation dans le viseur, la santé de ses animaux. Du haut de ses bottes en caoutchouc, à lui d’ajuster ses jumelles pour détecter les maladies éventuelles de son cheptel. Et forcément, quand on travaille avec des dizaines voire des centaines de bêtes qui ne savent ni bêler leurs symptômes ni aller sur doctissimo, mieux vaut être un excellent observateur ! Comportement anormal, manque de vivacité, perte d’appétit, position de la tête ou des oreilles inhabituelle, isolement ou plaintes sont autant de signes observables à l’œil nu qui permettent à l’éleveur d’intervenir. Avec ou sans conseil vétérinaire, à lui de se poser alors les bonnes questions pour établir le bon diagnostic : cela touche-t-il un animal isolé, quelques animaux, l’ensemble du troupeau ? Est-ce la conséquence de changements récents sur le plan alimentaire ? Y a-t-il eu un traitement quelques jours auparavant?

Mieux qu’un stéthoscope, l’éleveur a aujourd’hui un outil pour l’aider à détecter mieux et plus vite les maux qui peuvent toucher son troupeau : la technologie. Identification automatique de chaque animal, robots de traite et appareils connectés de contrôle sont de véritables « atouts santé » qui alertent les agriculteurs parfois avant même l’apparition de la maladie. Dans un élevage laitier par exemple, la détection d’un niveau de production journalier différent par rapport aux jours précédents peut être le symptôme d’une mammite. Ce n’est pas une raison pour oublier ses lunettes sur le tableau de bord du tracteur pour autant ! Hé oui, « l’œil de l’éleveur » demeure indispensable pour confirmer et effectuer d’indispensables examens complémentaires :

  • La prise de température, qui chez un bovin doit être comprise entre 37,5° C et 39,5° C. Une hyperthermie par exemple, est le signe d’une infection, comme chez les humains.
  • L’examen des déjections, toujours essentiel dans une analyse individuelle ou globale de l’élevage.
  • L’examen du flanc de l’animal, révélateur de difficultés respiratoires, d’ingestion d’un corps étranger (fil de fer dans une botte de foin) ou de problèmes digestifs.
  • L’examen de la tête : le port, les muqueuses dans la gueule, autour des yeux, dans le nez.
  • L’examen vaginal chez la femelle adulte.
  • L’examen de la mamelle et du lait, en plus des analyses régulières effectuées plusieurs fois par mois lors de la collecte par la laiterie.
  • L’examen des pieds, si besoin dans une cage de contention lui permettant de réaliser un examen plus précis.

On aime le dire sur Résonnances, les agriculteurs sont de véritables couteaux suisses et les éleveurs en sont la preuve ! Souvent en plus de leur métier de cultivateur, ils sont aussi gestionnaires et « zootechniciens » observateurs grâce à un œil affuté en permanence au contact de collègues et lors de formations. Alors sur le blog de l’agriculture expliquée par ceux qui la connaissent, on ne dit pas « bon pied, bon œil » mais « bon œil, bon éleveur » !