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Histoire des plantes : la camomille

– « Dis donc je me sens patraque moi… »
– « C’est vrai que t’es pâle comme un cachet d’aspirine ! Attends, je vais te faire une camomille. »

Que celui qui n’a jamais eu cette discussion avec sa grand-mère lève la main. Personne ? C’est bien ce qu’on se disait ! Aujourd’hui, le blog de l’agriculture expliquée par ceux qui la connaissent vous offre un article qui fleure bon la tisane savourée par une journée pluvieuse passée chez sa mamie. Scrollez, laissez infuser, ajoutez une cuillère de miel, ça y est, vous êtes prêt à savourer notre nouvelle histoire de plante, celle de la camomille.

Bien plus qu’un remède de grand-mère, notre plante du jour est plutôt celui d’un arrière arrière arrière arrière arrière arrière arrière arrière arrière arrière arrière arrière arrière arrière arrière arrière arrière arrière arrière arrière grand-père : Pline l’Ancien. C’est lui qui lui donna au 1er siècle son nom latin Chamaemelum, doux mélange du grec « terre » et « pomme » inspiré par son parfum. Plus tard, elle devient « petite camomille » puis la camomille que nous connaissons tous. Simple ? Minute papillon. Notre jolie plante répond aussi aux noms de camomille noble, romaine, anthémis noble, anthémis odorante, camomille d’Anjou, matricaire… Quoi de plus normal pour une fleur qui a autant de propriétés. Quoi ? Mais oui, la camomille n’est pas juste bonne à être touillée le temps d’une partie de Scrabble. On vous raconte ?

En cuisine, en cosmétique et en médecine, elle diffuse naturellement ses bienfaits partout et parole de mamie, leur liste est longue. Par voie orale, elle aide à lutter contre les troubles digestifs, le stress, l’insomnie, l’anxiété et les migraines. Une allergie ? Laissez infuser deux cuillères à café de feuilles sèches dans 250 g d’eau bouillante pendant 15 minutes et servez-vous deux belles tasses par jour. En lotion ou en inhalation, la camomille soulage les irritations et les inflammations de la peau (eczéma, brulures…), des muqueuses (aphtes, conjonctivites…) et des voies respiratoires comme le rhume des foins. Elle est aussi très efficace contre les douleurs hémorroïdaires au stade avancé. Enfin, notre jolie fleur guérit aussi les vilaines plaies en bains ou en compresses.

Mais que se cache-t-il donc dans ses pétales ? Un champs de substances actives qui rivalisent d’efficacité et de générosité. La grande camomille par exemple contient une huile essentielle riche en camphre, sucs amers, mucilage, tanins, flavonoïdes et lactones dont la molécule principale jouer le rôle d’antispasmodique, efficace pour prévenir les crises migraineuses. Attention tout de même à ne pas abuser des bonnes choses. Si votre grand-mère vous propose une 5ème tasse de tisane parce que vous êtes vraiment toute pâlotte, voilà ce que vous devez lui répondre : « Non merci mamie, tu sais la camomille en grande quantité peut causer des rhinites allergiques, des vertiges, des nausées et des vomissements ! »

Pas d’affolement, sa production est bien encadrée. Comme toutes les plantes médicinales, elle appartient au réseau PPMA (la filière plantes aromatiques médicinales et à parfum). La capitale de ces plantes aux propriétés pas comme les autres se niche en toute discrétion au sud d’Angers, à Chemillé. C’est là, qu’avec ses consoeurs la menthe, le souci, la mélisse, le pavot de Californie, la valériane officinale ou le mélilot, elle profite des soins attentifs de professionnels dévoués. Producteurs, négoces, coopératives, laboratoires d’extraction des huiles essentielles, toutes leurs activités sont encadrées par l’ITEIPMAI (institut technique de recherche sur les plantes médicinales aromatiques et à parfum). Pas étonnant lorsque l’on sait que leur filière est l’une des rares du secteur agricole qui se développe avec un chiffre d’affaire en hausse de 85% en 25 ans et 25% de producteurs en plus depuis 10 ans. Le poids de leurs produits transformés est estimé à 4 milliards d’euros pour 30 000 emplois.

Alors, vous reprendrez bien une petite camomille ?