Alimentation
mars 18, 2020
Il était une fois un petit cochon…
Quand on est un petit cochon élevé en France, c’est souvent la même histoire. Une histoire qui comme les contes de fées racontés au coin des veillées les soirs de moisson, a évolué avec l’agriculture. Aujourd’hui point de vilain loup aux poumons poussifs mais des éleveurs aussi attentifs que connectés. Alors… on vous la raconte cette histoire ?
Il était une fois donc, un petit cochon qui voit pour la 1ère fois les groins de ses 12 frères et sœurs après 3 mois 3 semaines et 3 jours dans le ventre de sa maman. Pas question alors de construire une maison en paille, en bois ou en quoi que ce soit ! Pour se protéger des attaques microbiennes – bien plus fréquentes que les attaques de loup de nos jours – rien ne vaut le colostrum, le lait riche et précieux de la truie. Gorgé de ses savoureuses défenses immunitaires, notre petit cochon peut alors découvrir son tout nouvel univers : le coin à porcelets de son élevage. Il y partage une petite case avec sa fratrie et sa maman, équipée d’un plancher qui se soulève dès que celle-ci se lève pour éviter tout écrasement, malheureusement vite arrivé. Lové sur un tapis de sol en caoutchouc, notre petit cochon dort à l’ombre d’une lampe chauffante entre deux repas. Au menu ? Du lait bien sûr, mais aussi des granulés Baby au lait, aux céréales et au chocolat, le tout arrosé d’une eau limpide lapée dans un abreuvoir sur mesure.
Hé oui, car à sa naissance, ce ne sont pas des bonnes fées qui se sont penchées sur son berceau… mais un éleveur aux petits soins ! Dès ses 1ers instants, notre petit cochon a ainsi été identifié par un bouclage électronique qui lui permettra d’être suivi tout au long de sa vie. En plus, son éleveur cautérise sa petite queue en tire-bouchon pour lui éviter d’être croquée à la récré par ses frères et épointe ses canines pour ne pas qu’il blesse sa maman pendant la tétée.
Après 21 jours passés à se dorer la pilule et à se gorger de bon lait, l’heure du sevrage sonne pour notre petit porc. Direction un autre bâtiment où l’attendent des petits cochons de son âge et de son poids – déjà 6 kg – pour une période pas toujours facile. Hé oui, dur dur de quitter maman et de découvrir la cours des grands. Changement de nourriture, abreuvoirs collectifs, stress… l’éleveur fait tout pour le protéger des risques microbiens qui le guettent. Notre plus si petit cochon découvre alors un nouveau menu composé de céréales, de protéines à base de soja, de minéraux et de complexes vitaminiques. En cas de besoin, il peut aussi recevoir des vaccins dilués dans son eau.
Le temps passe vite quand on est un petit cochon et 70 jours après avoir remué son groin pour la toute première fois c’est déjà le moment de rejoindre le bâtiment d’engraissement. Là-bas, il passera de 25 à 120 kg en 6 mois. Évidemment, des kilos si harmonieusement répartis, ça ne se prend pas comme ça ! Son éleveur lui sert donc deux menus différents :
Le 1er est le « porc croissance » composé de céréales, de minéraux et de protéines qui vont se transformer en muscles !
Le 2e est le « porc finition » à la composition presque identique mais qui contient moins de protéines.
À la fin de son régime grossissant, notre cochon est prêt à rejoindre nos boucheries et nos magasins. C’est là, que grâce à son marquage électronique, son « passe porc », vous pourrez retrouver toute son histoire avant de décider si oui ou non, il terminera dans votre assiette ! En effet, si ce véritable GPS permet à l’éleveur de suivre ses animaux, leur croissance et leur santé à la trace et de manière individuelle, il permet aussi aux consommateurs de savoir exactement ce qu’ils mangent.
La morale de notre histoire ? Et nos agriculteurs eurent beaucoup de petits cochons bien suivis ! Fin.