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La transition alimentaire, quels enjeux ?

Fidèles lecteurs du blog de l’agriculture expliquée par ceux qui la connaissent vous le savez, parler de notre agriculture c’est parler de notre nourriture. Alors à l’heure de la transition écologique qui se joue en partie dans nos cultures, nous avons eu envie de vous parler de la transition alimentaire qui se joue dans nos menus. Prêt à vous pencher sur l’avenir de nos papilles ? C’est parti !

En guise d’apéritif, demandons-nous ce qui se cache derrière la définition de la transition alimentaire. Dans les pays développés, les régimes alimentaires traditionnellement composés de céréales, de tubercules et de légumes ont beaucoup évolué depuis le début du 20ème siècle. Les hausses successives de notre pouvoir d’achat ont réduit la famine tout en produisant un modèle alimentaire qualifié d’occidental, riche en graisses saturées, en aliments raffinés mais parfois pauvres en fibres et en micronutriments. Cette transition a contribué à l’amélioration de la santé grâce à une nourriture beaucoup plus diversifiée et plus riche en protéines tout en entrainant certains excès (viande, sucre,sel…). À leur tour, les pays en développement adoptent ce modèle occidental, tout en conservant des déséquilibres notables. En Chine par exemple, 121 millions de personnes sous-alimentées cohabitent avec 200 millions de Chinois en surpoids et 90 millions d’obèses. Ainsi, ce qui définit peut-être le mieux la transition alimentaire, c’est cette opposition entre une demande croissante des consommateurs du monde entier pour une alimentation de meilleure qualité et une surconsommation qui tend à se généraliser. Comment améliorer l’équilibre alimentaire de chacun et le goût, tout en conservant celui de la distribution des denrées entre tous, voilà l’une des questions qui se pose aujourd’hui.

C’est pourquoi les Pouvoirs Publics se penchent sérieusement sur le contenu de nos assiettes et de nos caddies pour modifier équitablement et durablement ce modèle occidental. De nombreuses mesures ont ainsi été prises en direction des producteurs, comme le contrôle de qualité des productions, des emballages et des sigles plus transparents, la loi relative à la lutte contre le gaspillage alimentaire de 2016, la loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt 2017 et plus récemment la loi Agriculture et Alimentation. La FAO (l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) a quant à elle proposé en 2010 sa définition d’une alimentation durable : « Les régimes alimentaires durables contribuent à protéger et à respecter la biodiversité et les écosystèmes, sont culturellement acceptables, économiquement équitables et accessibles, abordables, nutritionnellement sûrs et sains, et permettent d’optimiser les ressources naturelles et humaines. »

Mais alors, à quoi ressemble cette nouvelle assiette concoctée par cette transition alimentaire aussi solidaire que nécessaire ? Voici votre liste de courses :

  • Manger moins, mais mieux,
  • Moins de charcuterie et de sel,
  • Adopter des assiettes de saison (pour rappel, une mangue importée en avion émet 60 fois plus de CO2 qu’une pomme française),
  • Réduire la part des produits ultra-transformés au profit des fruits et des légumes,
  • Réduire la consommation moyenne de viande rouge pour tendre vers un maximum de 500g/semaine et nous tourner davantage vers des protéines végétales (1)
  • Augmenter notre consommation en fruits et légumes (2)

Mais par où commencer nous direz-vous ? Aujourd’hui, c’est avant toute chose notre consommation excessive de protéines (90 grammes par jour et par personne au lieu des 52 grammes conseillés) et de produits d’origine animale qui est la plus incompatible avec nos objectifs environnementaux. Une chose est sûre, la transition alimentaire doit se faire sans attendre et implique agriculteurs comme consommateurs, en passant par tous les acteurs de la chaîne agroalimentaire et les pouvoirs publics. Bonne nouvelle : selon une étude IFOP en 2017, 72 % des Français se disent prêts à modifier leur régime alimentaire pour limiter leur impact sur l’environnement. À vous de jouer !

  1. Dans le PNNS 2019-2023 (Plan National Nutrition Santé), on trouve les recommandations suivantes. Pour la viande hors volaille : diminuer la consommation de viande « rouge » (bœuf, porc, veau, mouton, chèvre, cheval, sanglier, biche) dans la population de sorte que : 100% de la population consomme en dessous du seuil de 500g de viande par semaine. Pour le Poisson : augmenter la consommation de poisson dans la population de sorte que :100% de la population consomme au moins une portion de poisson par semaine.
  2. L’OMS recommande d’augmenter la consommation de fruits et légumes: elle est estimée à moins de 100g à 350g/jour selon le niveau de développement des pays pour une recommandation d’au moins 400g/jour.