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Laurent Cristofari, portrait d’un agriculteur qui a de la concurrence.

10 ans. C’est le temps qu’il faut à un clémentinier pour commencer à produire des fruits. Une raison qui explique qu’il y ait peu de jeunes agrumiculteurs.

Pour le devenir, il a donc fallu de la patience à Laurent Cristofari, jeune agriculteur corse. Il lui a aussi fallu avoir la chance  de pouvoir racheter un ancien verger à l’abandon, qu’il a ensuite réhabilité. C’était en 2009, à l’Est de l’Île de beauté, au Sud de la plaine orientale, un petit coin de paradis qui réunit pluviométrie et hygrométrie élevées quoiqu’irrégulières, températures douces et influence maritime.

Commence alors la production délicate des clémentines, qui impose d’être «très pointilleux sur l’irrigation car sur nos terres caillouteuses chaque arbre a besoin de 240 litres d’eau par semaine de juin à septembre». Laurent doit aussi protéger le verger chaque jour de nombreux ravageurs (acariens, mouches, poux de Californie…).

Mais pour la clémentine corse, la vraie menace, c’est sa concurrente espagnole. Cette dernière bénéficie d’une main-d’œuvre bon marché, et le nombre de pesticides autorisés et utilisés* y est plus important qu’en France… Quand la clémentine espagnole arrive à Rungis, elle est mise en vente à un prix défiant toute concurrence, 40 cts le kilo. Pour l’agriculteur corse, impossible de s’aligner : «Nous, il nous faut 10 cts pour acheminer, 10 cts pour le ramassage, 10 cts pour le tri et 10 cts pour mettre en caisse. Autrement dit en dessous d‘1,50 € le kilo à Rungis, ça ne m’intéresse pas.»

Heureusement, si la clémentine corse est plus chère, elle est surtout plus fraiche, de meilleure qualité et bénéficie, comme 85% de la production de l’ile, de la labellisation « indication géographique protégée » (IGP)

C’est cette appellation IGP qui garantit leur fraicheur exceptionnelle. Contrairement aux espagnols qui ne font qu’une récolte et font mûrir artificiellement leur production, les clémentines de Laurent «sont sur les étals 48h après avoir été ramassées.»

Patience, délicatesse, soleil et fraicheur, voilà les atouts de cette clémentine corse, que l’on doit à des agriculteurs passionnés comme Laurent Cristofari.

Au fait, savez-vous comment la reconnaitre à coup sûr ? «Bien mûre, la clémentine corse a le cul vert.»

*L’homologation des produits phytosanitaires est harmonisée au niveau européen, mais chaque pays peut durcir les règles, ce qui est régulièrement le cas en France.

Sources : JA mag

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