Google+
Google+
Google+
header

Le beurre, une histoire de baratineurs ?

Promis juré, l’histoire que l’on va vous raconter aujourd’hui est garantie sans baratin mais certainement pas sans baratte. Oui, aujourd’hui le blog de l’agriculture expliquée par ceux qui la connaissent vous conte ici celle de la petite motte à l’origine du plus grand débat hexagonal de tous les temps : beurre doux ou beurre salé ?

Faire son beurre, le beurre et l’argent du beurre, mettre du beurre dans les épinards, ça rentre comme dans du beurre, œil au beurre noir, beurre noisette, le fil à couper le beurre… Il suffit de voir la place qu’il a pris dans notre langage pour se faire une petite idée de celle qu’il occupe sur nos tables. Caché sous la confiture de nos tartines ou en noisette sur une pomme de terre brûlante, le beurre fait partie de notre culture et de notre quotidien. Mais comment notre motte préférée obtenue à partir du lait est-elle devenue la matière grasse la plus populaire du monde ? Refaite vous une tartine et scrollez avec gourmandise, aujourd’hui sur Résonnances : il était une fois le beurre…

Le 1er fossile de tartine beurrée a été retrouvé il y a … Ha excusez-moi, on me dit dans l’oreillette qu’il s’agit d’un post sans baratin et pas le contraire ! Je me reprends : Le beurre est vraisemblablement apparu en même temps que la domestication des animaux, entre 5000 et 10 000 ans avant JC. Ses premières traces officielles datent de 4500 ans avant JC, époque à laquelle a été datée une tablette sur calcaire retrouvée récemment qui représente les principales étapes de sa fabrication, en particulier la fabrication dans une jarre.

Commence alors pour le beurre un voyage à travers le temps et les continents ! Dans les Indes et au Tibet, il sert d’aliment et de combustible dans les lampes primitives mais protège aussi la peau des agressions du froid. Précieux, il a également une place importante lors des cérémonies religieuses. Dans la Rome Antique, ce corps gras est alors considéré comme un produit de beauté qui adoucit la peau et fait briller les cheveux.

En France, il fait son entrée dans notre histoire par la petite porte puisqu’au moyen âge, cantonné dans les régions pauvres de Bretagne, de Normandie ou des Flandres, il est le « gras » des gens simples. Il faut attendre le XVème siècle pour que notre motte favorite acquiert ses lettres de noblesse, grâce à l’amélioration de sa durée de conservation qui jusqu’à lors limitait son transport vers d’autres régions. Du sel et un emballage de feuilles plus tard, le beurre commence son tour de France, direction nos tartines du petit déjeuner ! Ensuite, tout va très vite pour lui : grâce à la pasteurisation, sa conservation améliore encore sa salubrité, sa qualité et sa saveur et l’apparition de l’écrémeuse en 1879 lui permet de définitivement se démocratiser sur nos tables et dans nos coeurs. Enfin, avec le développement du chemin de fer et des wagons frigorifiques, ils gagnent toutes les régions.

En 1924, une loi française réglemente sa dénomination et sa composition ; le beurre devient alors, après le lait, le 2ème produit alimentaire bénéficiant d’une protection juridique ! Dans les années 60, sa production industrielle casse la baratte, se généralise et marginalise la production fermière. Adieu barattes en bois, bonjour barattes en inox et butyrateurs, l’ère moderne du beurre est arrivée!

Mais tout ça ne répond pas à notre question… Beurre doux ou beurre salé ?