Société
novembre 7, 2017
Le riz,
la céréale qui sème ses bienfaits partout où elle passe ?
Ce n’est plus un secret pour les passagers d’Air Résonnances, le riz est une céréale qui aime voyager. De son berceau chinois à la Louisiane, la céréale a semé au gré de ses pérégrinations des rizières partout où elle s’est aventurée.
Résultat ? En 2015, sa production mondiale atteignait 478,2 millions de tonnes de riz blanc, cultivées à 90% en Asie. Eh oui, en moyenne, sa consommation moyenne par habitant dans le monde est de… 65kg !* En Europe, la France en est le 5ème pays producteur, derrière l’Italie, l’Espagne, le Portugal et la Grèce. Bien que le riz soit arrivé dans le sud de l’hexagone à la fin du XIIIème siècle, ce n’est qu’à partir de 1940 que de grands travaux d’aménagement des sols firent de la Camargue la région de la riziculture française, participant au passage à la sauvegarde de l’équilibre fragile du grand delta du Rhône. Les surfaces françaises de riz sont montées à 32 000 hectares, en 1950, puis retombées à 20 000 ha au début de ce siècle, et à moins de 15 000 ha aujourd’hui. La culture est actuellement en perte de rentabilité, à cause d’une sévère baisse des aides, décidée par le Gouvernement français. Sur le total de 15 000 ha, environ 11 000 sont en production certifiée IGP Riz de Camargue (comprenant 17% de production biologique).
Céréale ancestrale et globe trotteuse, asiatique et made in France, aujourd’hui, le blog de l’agriculture expliquée par ceux qui la connaissent vous dit tout ou presque sur le riz !
Et qui dit riz, dit rizière ! Grande consommatrice d’eau, la céréale est cultivée en zone humide où elle pousse littéralement les pieds dans l’eau. Pendant l’hiver, les travaux d’entretien de son réseau hydraulique permettent de préparer la mise en eau des semis. Aux 1ers jours du printemps, la rizière est mise en eau en prévision des semis d’avril et de mai. Ensuite, la plante germe sous 5 à 10 cm d’eau jusqu’à ce que trois semaines plus tard, le brin principal produise plusieurs ramifications qui porteront les épis en juillet. Après la floraison d’août, la fécondation donne naissance aux grains qui mûrissent à partir du mois de septembre. La céréale sera enfin récoltée à l’aide de moissonneuses-batteuses spécialement équipées pour intervenir en sols humides. Sa culture est conduite selon un cahier des charges conçu sur mesure pour respecter l’environnement fragile du delta du Rhône où la riziculture joue un rôle écologique capital tout en rentabilisant les terres. En outre, l’apport d’eau douce qu’elle nécessite contribue au dessalement des terres. Ainsi, non contente de s’être parfaitement adaptée à son nouvel environnement, la céréale d’origine asiatique en est même devenue l’une de ses bienfaitrices.
Mais comment le riz passe-t-il des rizières camarguaises à notre risotto ?
Le riz récolté à la moisson, appelé riz paddy, est impropre à la consommation à cause de la balle, sorte de carapace très dure entourant le grain. Il est donc d’abord séché puis décortiqué et poli par des meules avant de devenir le riz blanc que nous connaissons tous. En France, les 3/4 des riz sont de format rond ou long, le reste est constitué de riz de type risotto, riz colorés (riz rouge de Camargue) et riz parfumés. Cependant, la céréale amphibie peut être vendue à différents stades de sa transformation. Par exemple, le riz cargo ou riz complet, est simplement décortiqué et débarrassé de sa balle, mais pas de son germe et de l’enveloppe de ses grains. C’est le plus nutritif de tous car c’est précisément là que se lovent les vitamines, les éléments nutritifs et acides aminés de la céréale.
Mais cet aliment si populaire est-il aussi bon pour nos papilles que pour notre santé ?
Les français consomment en moyenne 5 kg de riz par an, loin derrière la Birmanie (188 kg/habitant/an), le Vietnam (155 kg/habitant/an) et la Chine (90 kg/habitant/an). Mais si il est THE aliment de base de la cuisine asiatique, il a su se faire une place dans la gastronomie européenne, au travers de plats désormais typiques comme la paëlla espagnole ou le risotto italien pour ne citer qu’eux. Le riz a bon goût oui, mais il peut également se vanter de posséder de solides atouts nutritionnels : aliment énergétique et facile à digérer, il est riche en amidon et donc en glucides, pauvre en lipides et n’a pas à rougir de sa teneur en protéines. On trouve en plus dans ses grains pas moins de trois vitamines B1, B2, PP et douze acides aminés en grande quantité : la leucine, l’arginine, la valine, la tyrosine, la norleucine, la phénylalanine… Bref, vous l’aurez compris, le riz est bon pour la santé et sa consommation est même parfois conseillée en cas de diabète, d’allergie au gluten ou d’affections cardio-vasculaires ou rénales, en particulier l’hypertension artérielle.
Alors oui, culture bénéfique à l’environnement en Camargue, grain voyageur infatigable, ingrédient favori des gastronomes du monde entier et savoureux médicament, le riz n’a pas fini d’égrainer ses bienfaits partout où il sera semé !
* https://www.passioncereales.fr/dossier-thematique/les-fili%C3%A8res-riz-et-autres-c%C3%A9r%C3%A9ales