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Un plan protéines, oui mais pour quoi faire ?

Vous qui avez lu notre article sur les légumineuses le savez déjà, ces dernières sont une source de protéines naturellement délicieuse. Pourtant en 40 ans, en France les surfaces dédiées à leur culture ont été divisées par sept. Pire, elles font face à une redoutable concurrence internationale. Voilà posées les bases du plan protéines dont nous allons vous parler aujourd’hui. Alors, prêts à en découvrir plus sur le plan de défense de l’un de nos trésors agricoles national ?

Laissez-nous d’abord vous en dire un peu plus sur l’enjeu géopolitique que représente nos savoureuses légumineuses hexagonales. En Europe, elles occupent une modeste part, à peine 4% de la surface agricole utile, avec des écarts importants entre les Etats Membres (de moins de 1% à plus de 6%) à l’image de la France qui n’y consacre que près de 5%. À l’inverse, les USA, la Chine, le Brésil, l’Argentine consacrent plus de 20% de leurs terres à la culture des légumineuses. Logiquement, cet écart important nous amène à importer des quantités élevées de tourteaux de soja, y compris OGM pour assurer nos besoins en protéines.

Concrètement, aujourd’hui l’Union Européenne consomme annuellement 27 millions de tonnes de protéines brutes (dont 93 % destinés aux animaux). Pour satisfaire cette consommation, nous devons importer près de 17 millions de tonnes par an de protéines brutes (dont 13 millions de tonnes à base de soja).

En 2016, le marché mondial des ingrédients protéiques était estimé à environ 23 milliards €/an. C’est face à ce constat que le parlement européen a décidé en avril 2018 d’acter et de lancer le plan protéines, actuellement en cours de déploiement en France (pour limiter ces importations d’origine lointaine). Celui-ci s’articule autour de quatre axes majeurs :

  • Des programmes de recherches et de développement qui concernent en priorité la génétique, la sélection variétale, les systèmes agronomiques, les économies d’énergie et les débouchés.
  • Une nouvelle organisation économique axée sur le suivi des contrats, les accords interprofessionnels, l’analyse et la transparence des marchés, le suivi statistique des données.
  • La promotion des cultures légumineuses, dans un premier temps via la formation et l’information des agriculteurs sur les atouts agronomiques, sanitaires, puis par la promotion de la consommation auprès des consommateurs et utilisateurs, y compris à l’export.
  • Le renforcement de l’attractivité économique des productions à travers l’utilisation des outils proposés dans le cadre de la PAC comme la recherche et l’innovation sur les légumineuses, la production de tourteaux d’oléagineux issus des graines de colza et de tournesol, ou encore des plans d’actions régionaux et de soutien à des initiatives industrielles locales.

Ce plan protéines structurant est ambitieux et devrait bénéficier à la fois aux producteurs, en concourant à la stabilité de leurs revenus, et aux éleveurs par l’amélioration de leur approvisionnement (proximité et disponibilité physiques, sécurité, qualité sanitaire, sans OGM, prix moins volatils).

Il s’agit d’entreprendre une véritable reconquête d’autant plus importante que d’ici 2030, la croissance démographique et les transitions nutritionnelles entraineront une augmentation de la demande globale en protéines animales et végétales évaluée à plus de 40% (soit une croissance annuelle de plus de 7%).

Le développement attendu devrait passer par une différenciation des produits proposés (concentration en protéines, qualités nutritionnelles et fonctionnelles…) et par une diversification de leur origine, certes toujours animale, mais de plus en plus végétale et locale. Maintenant vous, le savez, en France un plan protéines est en marche !

Sources :
FOP et COOP de FRANCE Déshydratation – Ministère de l’agriculture et secrétariat d’état à l’Industrie_Paris – Mise en place du plan protéinesvégétales pour la France 2014-20