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Portrait d’une journée dans la vie d’un éleveur de porcs

En France, le quotidien des paysans a énormément évolué en un siècle. L’arrivée et le développement des nouvelles technologies ont transformé les fermes traditionnelles en entreprises où les agriculteurs s’appuient sur l’innovation pour optimiser leur production.

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Pour mieux comprendre cette évolution, aujourd’hui le blog de l’agriculture expliquée par ceux qui la connaissent fait le portrait de la journée de l’un de ceux qui la font : Yves Hedan, éleveur de porcs breton.

Tout commence sur son lieu de travail, une exploitation de 195 hectares située à Bain-sur-Oust en Ille-et-Vilaine. Il gère cette SCEA* avec ses deux associés, son frère et son beau-frère, et emploie également quatre salariés, dont un charcutier et une vendeuse qui s’occupent du magasin de vente au détail où sont commercialisés des produits issus de leur élevage.

La principale activité de l’exploitation est bien sûr celle de naisseur-engraisseur de porcs ; elle s’organise autour de 400 truies qui produisent environ 10 000 porcs charcutiers chaque année.

Mais Yves Hedan produit la quasi-totalité de l’alimentation de ses bêtes directement sur l’exploitation pour limiter les coûts de production et bénéficier d’une protection face aux aléas des prix des aliments du bétail.

Sur cette exploitation familiale, les 3 associés partagent le travail et les responsabilités. Celle d’Yves Hedan, c’est la culture. Aidé d’un salarié, son travail consiste à réaliser toutes les opérations culturales saisonnières qui mettent du grain dans l’auge de ses cochons bretons tout au long de l’année. Quand il n’est pas aux champs, Yves Hedan aide ses associés, aux travaux de maintenance des bâtiments et bien sûr auprès des porcs.

Dans la vie d’un éleveur de porcs, les journées se suivent mais ne se ressemblent pas. En effet, l’élevage est planifié selon un cycle de 3 semaines.marquage_porc

Insémination et maternité

La 1ère semaine est consacrée à l’insémination d’une partie des truies et à l’entrée en maternité de celles qui mettront bas la semaine suivante. Durant cette semaine, environ 40 truies sont fécondées par le sperme prélevé sur les 4 verrats de l’exploitation. Ces truies font en moyenne 2,4 portées d’environ 12 porcelets chaque année pendant les deux à trois ans qu’elles passeront dans l’élevage. Celles qui sont déjà fécondées et sur le point de mettre bas sont lavées et déparasitées avant d’être placées à la maternité où elles mettront bas la semaine suivante.

Durant cette semaine, la journée d’Yves Hedan est donc consacrée, quand il ne s’occupe pas des cultures, au prélèvement du sperme des verrats, à la détection des truies en chaleur, à l’insémination et aux soins apportées aux futures mamans.

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Naissance

Pendant la 2ème semaine du cycle, l’agriculteur et ses associés s’occupent de la naissance des porcelets. Déclenchées artificiellement par injection, 80% des mises bas se déroulent ainsi pendant leur journée de travail pour mieux maîtriser les horaires. Ensuite commencent les nombreux soins appliqués aux porcelets pour qu’ils grandissent en bonne santé.

Sevrage

La 3ème semaine est consacrée au sevrage des porcelets de 28 semaines, qui seront ensuite engraissés avant d’être vendus quand ils auront atteint les 120 kilos. Ils sont commercialisés majoritairement à la coopérative mais aussi sur l’exploitation (300 porcs par an.)

Sur une exploitation d’élevage de porcs, le rythme est soutenu et les journées bien remplies mais celle d’Yves Hedan profite d’un haut niveau d’automatisation. Alimentation, chauffage, ventilation, brumisation… Si ce système informatisé nécessite une maintenance sans faille, il permet d’améliorer considérablement le bien-être des animaux, le rendement de l’exploitation tout en allégeant les journées de travail de l’éleveur.

Grâce à ces innovations et une grande rigueur dans l’organisation du travail, Yves Hedan et ses associés ont autant de temps à consacrer à leurs familles et leurs vies extra-professionnelles que beaucoup d’autres salariés du privé ou du public. Cette réduction du temps de travail a un autre bénéfice, celui de pouvoir séparer vie professionnelle et vie privée, une évolution que les agriculteurs du siècle dernier auraient eu bien du mal à imaginer.

SCEA

En savoir plus sur le travail en commun en agriculture = renvoi vers le post « L’agriculture, un modèle d’économie collaborative ? »