Google+
Google+
Google+
header

Les TMS, qu’est-ce que c’est ?

Très Masticables Steaks, Tranchants Maïs Sauvages, Terribles Moissons Sapristi… Mais enfin, les TMS, qu’est-ce que c’est ? Ne posez surtout pas la question à un agriculteur, il en a sûrement déjà plein le dos ! Pas de panique, le blog de l’agriculture expliquée par ceux qui la connaissent vous explique.

TMS, derrière ces trois lettres se cachent les « troubles musculo-squelettiques » qui touchent beaucoup d’agriculteurs et couvrent un large ensemble d’affections de l’appareil locomoteur, aux symptômes aussi nombreux que douloureux. Les plus fréquents sont le mal de dos, les douleurs aux épaules, les entorses lombaires, les tendinites, les douleurs au niveau du cou ou au poignet mais il existe aussi – moins fréquemment – des TMS des membres inférieurs comme le genou et les hanches. Mais comment expliquer cette épidémie dans le monde agricole ? Les TMS pousseraient-ils donc dans les champs ?

Oui. C’est exactement ça. Les effets des facteurs professionnels ne sont plus à démontrer dans une profession où selon la MSA, (Mutualité Sociale Agricole, le régime agricole de la sécurité sociale), les troubles musculo-squelettiques représentent 9 cas de maladies professionnelles sur 10. Les exploitations viticoles (711 TMS en 2013), les exploitations de cultures spécialisées (523 TMS) et les coopératives de traitement de la viande des gros animaux (321 TMS) sont les trois secteurs les plus touchés. Pas étonnant lorsque l’on connait la pénibilité du travail agricole. Port de charges lourdes, positions pénibles de longue durée, utilisation d’outils vibrants auxquels s’ajoutent souvent des temps de récupération insuffisants sont autant de causes directes. Qu’en disent les agriculteurs ? « La multiplicité des travaux fait de nous des ‘’bons à tout faire’’. On jongle sans arrêt entre les différentes tâches. Nous voulons tellement que ça marche ! En perte de concentration, on n’en oublie les aspects sécurité ».

D’une façon générale, l’état de santé des agriculteurs dépend de multiples facteurs, comme le type de cultures ou d’élevage, la taille et l’équipement de l’exploitation, ou encore les conditions climatiques de la région. Depuis 2002, la mise en place d’un programme de surveillance épidémiologique des TMS est suivie par ‘’ Santé publique France’’ en partenariat avec l’équipe ‘’santé au travail et ergonomie’’. Son objectif ? Produire des mesures d’incidence (nombre de cas nouveaux) des TMS afin d’établir des recommandations. Hé oui, comme c’est souvent le cas en agriculture, le meilleur remède à la maladie agricole du siècle… c’est le progrès ! L’amélioration technique des machines (ergonomie, précision, sécurité…), la prise de conscience des risques, la prise en compte des comportements individuels et l’organisation collective du travail, autant d’améliorations qui vont dans le bon sens. Ces actions ont d’ailleurs été rendues obligatoires depuis fin 2001 par la tenue du document unique*.

Sources :
La France Agricole –avril 2015, d’après le MSA et l’INVS
MSA – données 2012 chez les non salariés
Extraits de travaux de l’INMA (institut national de la médecine agricole) de Tours
Publication du baromètre santé du Collectif Sauvons les Fruits et Légumes de France Paris, le 7 mars 2017
La prévention des troubles musculosquelettiques – Commission de la santé et de la sécurité du travail du Québec, 2015
Alim’Agri_04/05/2016 – plan santé au travail.2016.2020

* (décret n° 2001-1016 du 5 novembre 2001 – circulaire n°6 DRT du 18/04/2002)