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Un élevage sans médicament, mirage ou réalité ?

L’élevage, ou plutôt les conditions d’élevage, est un sujet qui depuis quelques années fait débat. Trop intensif, pas assez bio, trop d’animaux au mètre carré… Dans cette discussion qui anime certains Français, difficile de trouver le juste milieu. Voilà pourquoi Résonnances s’appuie sur sa devise « les faits et rien que les faits » pour répondre en toute objectivité à une question : élever des animaux sans médicaments, est-ce que c’est possible ?

Produire sans médicaments, c’est proposer des techniques proches de la nature, qu’elles soient anciennes ou nouvelles ! La bonne santé de l’animal est la priorité et c’est à l’éleveur de créer et de préserver les conditions d’un nouvel équilibre entre le bien-être et la santé de ses bêtes et son système d’élevage. Un troupeau sain et productif c’est d’abord un troupeau qui peut satisfaire en permanence tous ses besoins physiologiques fondamentaux comme la soif, la faim, la reproduction, et le repos. Pour cela, l’agriculteur se fixe de nouvelles règles qui combinent plusieurs critères :

1. Ne pas rechercher une production record ou des performances trop élevées lorsqu’elles ont tendance à fragiliser les animaux.

2. Privilégier des races rustiques en pures ou en croisements. Chaque race a son catalogue de caractéristiques génétiques spécifiques, qui lui permet d’évoluer naturellement dans des milieux différents tout en répondant aux besoins des filières et des consommateurs. Par exemple dans la production bovine, on recherche des critères particuliers comme la qualité de la viande, la facilité de reproduction, de vêlage, la résistance aux maladies de la mamelle…

3. Rechercher une alimentation saine, équilibrée et variée tout au long de l’année. Dans l’idéal, celle-ci est produite directement sur l’exploitation. Les fourrages, les céréales et racines faits maison apporteront au cheptel énergie, protéines, minéraux, oligoéléments et vitamines…

4. Porter une attention particulière au logement des animaux. Cela passe d’abord par un nettoyage et une désinfection régulière, mais aussi par des vides sanitaires mis en place pour rompre le cycle des parasites et d’éventuelles contaminations bactériennes et virales. Il faut ensuite aménager des espaces assez grands pour que les animaux disposent d’aires d’alimentation, de circulation et de repos. L’air et le soleil sans excès sont aussi des facteurs essentiels de leur bien-être.Une fois réunies, ces conditions stimulent les défenses naturelles et évitent le stress et les souffrances physiques, voire psychiques.

5. Opter pour des thérapies alternatives qui renforcent les défenses du troupeau comme : l’homéopathie, prescrite par un professionnel, laquelle implique une bonne capacité réactionnelle d’un animal sans carence ; l’aromathérapie qui utilise des huiles essentielles et leurs propriétés multiples et complexes (anti-infectieuses, anti-parasitaires …) ; la phytothérapie dont les principes actifs à base de plantes ou d’extraits sont solubles dans l’eau ou l’alcool.

Il existe déjà en France et dans le monde de nombreux élevages de bovins, caprins, porcins, de volailles et même de poissons, qui produisent du lait, de la viande et des œufs en utilisant très peu de médicaments. Depuis de nombreuses années, ce type d’élevage « biologique » ou qui s’en rapproche est en fort développement et va encore progresser dans les années à venir. Si malgré des traitements dits naturels, le mal persiste, il est possible d’obtenir des dérogations et d’utiliser sous certaines conditions des médicaments de synthèse, voire des antibiotiques. La réglementation est sévère et les délais d’attente pour vendre le produit sont plus longs qu’en agriculture dite conventionnelle. Mais même dans un élevage avec peu de médicaments, les agriculteurs doivent respecter la réglementation sur les programmes de prophylaxie nationale. Pas question de faire l’impasse sur des analyses sanguines régulières, voire des vaccinations qui sont obligatoires pour certaines maladies contagieuses (tuberculose, brucellose, leucose…).

Ainsi, loin d’être un mirage, l’élevage avec très peu de médicaments est aujourd’hui une réalité chez certains et un objectif de plus en plus recherché par tous les autres agriculteurs, tous les acteurs des filières et bien sûr les consommateurs.