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Meuuuh qu’est ce qu’elle fait cette vache ?

Contrairement à certains d’entre nous, pas question pour les vaches de ruminer 150 ans leur choix de carrière. Pas de conseillère d’orientation, de conseil de classe ou de pression familiale qui tienne, chez les bovidés le travail c’est inné. On naît vache laitière ou vache à viande, on ne le devient pas, un point c’est tout. Mais alors, à quoi les reconnait-on, d’où viennent leurs prédispositions naturelles, comment imaginer leur plan de carrière, aujourd’hui, le blog de l’agriculture expliquée par ceux qui la connaissent vous dit tout.

Bien avant l’ère de la Start-up nation, le monde du travail des bovidés a connu sa petite révolution il y a déjà quelques décennies. Mais oui, rappelez-vous, il y a fort fort longtemps les bovins (vaches et bœufs) avaient un sacré pouvoir de traction dans le monde agricole. Avant d’être remplacés par les chevaux, puis les tracteurs, ceux qui tiraient charrues, tombereaux et autres machines agricoles c’étaient eux ! À cette époque, laitières ou à viande, toutes les vaches avaient au moins une vocation en commun. Une révolution mécanique plus tard, plus question de partage des tâches, chacune dans son étable. Mieux : la spécialisation des élevages a conduit à une orientation plus marquée des caractères spécifiques et à une sélection des animaux dans l’objectif d’optimiser leurs performances, plus de lait pour les vaches laitières et plus de viande pour… les vaches à viande bravo ! En 2015, la liste des races bovines françaises reconnues par arrêté ministériel en comptait 46, en 2018 Résonnances les classe pour vous.

Pays du beurre & du fromage oblige, commençons notre classement par les incontournables races laitières. Anguleuses aux muscles plats et longs, dotées d’aptitudes spécifiques pour la traite mécanique (forme du pis et emplacement des trayons) ces vaches peuvent remercier la sélection génétique de leurs éleveurs pour leur physique. Pendant leur lactation (durant plus de 300 jours à partir du vêlage), elles produisent chacune entre 5 000 et 9 000 kilos de lait en moyenne et en fonction de leur race. Certaines championnes toutes catégories donnent jusqu’à 15 000 litres par an et 100 000 litres au cours de leur vie ! Les races principales ?


Les Prim’Holstein et leurs robes pie noire, championnes de production en quantité. Issue de l’ancienne FFPN (Française Frisonne Pie Noire), dite aussi Hollandaise, c’est la sélection sur le critère lait qui a conduit à ce type d’animal.

Les Brunes des Alpes et leurs robes brunes caractéristiques.

Les Jersiaises, petits gabarits au lait très riche en matières grasses et en protéines.

Les Pies Rouges des plaines, très répandues aussi dans d’autres régions d’Europe.

Après les races laitières, j’appelle les races à viande (ou vaches allaitantes) ! Sélectionnées pour leurs aptitudes bouchères bien sûr, mais aussi pour leur rapidité de croissance pour certaines ou leur instinct maternel pour d’autres, toutes ces races made in France sont aussi nées de la passion de générations d’éleveurs. Sans surprise donc, chaque sélectionneur met en avant les qualités supérieures de sa race : le rendement de carcasse, la finesse des fibres musculaires, la tendreté, la saveur… Comme leur nom l’indique, les vaches allaitantes allaitent leurs petits pendant plusieurs mois avant que certains soient abattus pour donner de la viande de veau et d’autres engraissés jusqu’à 30 mois, selon le système d’élevage et d’alimentation, avant de rejoindre l’étal de nos bouchers à leur tour. Les races principales ?


Les Charolaises et leurs robes blanches, originaires de la région de Charolles, en région Bourgogne Franche Comté.

Les Limousines et leurs robes marron.

Les Blondes d’Aquitaine et leur belle couleur… blonde (bravo à ceux qui suivent).

Les régionales comme la Blanc Bleu du Nord ou la Parthenaise des Deux Sèvres.

Les rustiques comme la Salers ou l’Aubrac dans le Massif central et la Gascogne.

Au tour maintenant des races mixtes, fruits de la volonté de certains éleveurs de produire dans leur exploitation du lait et de la viande avec un seul et même troupeau. Résultat : des vaches à la fois bonnes productrices laitières avec d’indéniables qualités bouchères. Ces races sont souvent liées à l’origine à une région, mais aussi à des cahiers des charges spécifiques comme la fabrication fromagère en plaine ou en montagne. Les races principales ? La Montbéliarde, la Normande, la Rouge Flamande, la Simmental, la Tarentaise, l’Abondance, la Vosgienne, La Bleue du Nord.

Viennent ensuite les races d’origines étrangères ! Ramenées dans leurs (grandes) valises par des éleveurs voyageurs victimes d’un coup de coeur, certaines d’entre elles s’épanouissent désormais dans nos prés hexagonaux. Quelques exemples ? L’Angus et sa viande reconnue dans le monde entier, la Hereford ou l’Ayshire, réputée elle pour sa production de lait.

Enfin, impossible de terminer notre classement des races bovines françaises sans citer celles qui n’en sont pas. Oui, ce sont bien des vaches croisées dont il s’agit ! Impossible de parler de races pour ces bovins aux origines combinées par des éleveurs soucieux d’améliorer des performances zootechniques ou de corriger certaines faiblesses génétiques. Cet effet appelé « hétérosis » ou valeur hybride de complémentarité entre races, ne fait pas l’unanimité chez certains sélectionneurs « puristes » et autres passionnés de génétique et de concours, très réticents vis-à-vis des croisements.

Meuuuuh qu’est-ce qu’elles font ces vaches alors ? La vraie question serait plutôt meuuuuh qu’est- ce qu’elles sont ? Laitières, allaitantes, mixtes, étrangères ou hybrides, les bovins français nourrissent l’Hexagone, chacune à leur façon !