Société
mai 2, 2018
Variétés, de quoi sont-elles le nom ?
Espèces, sous espèces, races, hybrides, variétés… il y a tellement de façons de nommer les choses dans le domaine agricole que certains en perdent leur latin. Pas de panique, le blog de l’agriculture expliquée par ceux qui la connaissent se transforme en cours de rattrapage le temps d’un article. Alors ouvrez vos cahiers et arrêtez de discuter avec votre voisin, la leçon du jour est sur le point de commencer.
Petit point d’histoire tout d’abord. Comment ? Oui, vous êtes bien dans le cours de linguistique, minute papillon enfin ! Donc nous disions, un peu d’histoire pour commencer : depuis toujours, l’Homme a cherché à nommer les êtres et les choses qui composent son environnement. Avec des noms vernaculaires d’abord, des termes locaux ou régionaux qui firent fleurir des dizaines de désignations pour une seule et même plante. Le chêne sessile par exemple, est aussi connu sous le nom de chêne rouvre, de drille, de drillard, de chêne noir, de chêne blanc… Difficulté supplémentaire, parfois un même nom désignait deux plantes différentes d’une région à l’autre. Oui, c’est à en manger son dico…
Heureusement pour nous, arrive le XVIIIème, siècle des lumières et ses savants avides de classer le monde du vivant en utilisant un langage commun. Parmi eux, Carl Von Linné, naturaliste suédois qui propose une classification du règne animal et du règne végétal qui s’impose vite dans le domaine scientifique : la dénomination binomiale. Son principe ? Utiliser un nom de genre accolé à un nom d’espèce, ayant pour origine la langue latine, tout simplement. Résultat, quelle que soit la nationalité et la langue utilisée, chaque être vivant est désigné par un nom universellement commun (écrit en italique afin de bien souligner qu’il s’agit de son « nom latin » ou « nom scientifique »). Nos fameux chênes par exemple, deviennent des Quercus, le chêne sessile, Quercus petraea et le chêne pédonculé, Quercus robur.
Mais pourquoi faire clair quand on peut faire des sous-catégories ? Hé oui, une même espèce peut avoir plusieurs sous-groupes identifiables et c’est alors qu’apparaissent les sous-espèces, aussi appelées variétés pour les végétaux et races pour les animaux. Quant aux plantes cultivées, l’avancement de la recherche variétale s’est traduit par l’obtention d’individus différents au sein d’une variété donnée : on parle alors de cultivar. Une notion souvent synonyme de… variété. C’est clair pour vous ? Non hein… Pas question pour le blog de l’agriculture expliquée par ceux qui la connaissent de faire chou blanc, prenons un exemple !
Un exemple bête comme chou : les choux donc ! Tous font partis du genre Brassica, comme le colza, la moutarde noire ou le navet. Les choux cultivés eux, appartiennent à l’espèce Brassica oleracea, son nom de genre et d’espèce. Vous suivez toujours ? On continue : Parmi tous les choux cultivés et consommés, il y a le chou pommé, le chou pommé frisé, le chou-fleur… nous arrivons là à la notion de variétés dont l’abréviation est var. Résultat, le chou pommé devient Brassica oleracea var.capitata, le chou pommé frisé Brassica oleracea var. sabauda, le chou-fleur Brassica oleracea var. botrytis etc… Arrivent alors les sélectionneurs de plantes, créateurs de cultivars ET de nouveaux noms à rallonge ! Parmi les choux pommés, on trouve donc les cultivars Quintal d’Alsace, Chou de Douarnenez, Tête de Pierre, Cœur de bœuf aussi connus comme des variétés.
Pfiouuuu ! Ça y est tout est dit et vous, vous savez tout ! Mais rassurez-vous, ça restera entre nous… Si vous perdez votre latin chez le maraîcher, vous pourrez toujours montrer votre chou préféré du doigt.