Économie
mars 15, 2016
Agriculteur, un métier héréditaire ?
Il n’y a qu’à se promener dans les rayons d’un magasin de jouets pour constater que le métier d’agriculteur fait rêver beaucoup d’enfants. Filles ou garçons, nous avons tous collectionné dans nos jeunes années tracteurs et fermes miniatures. Mais ce rêve de gosse est-il réellement accessible à tous ?
Faut-il être tombé dans la marmite quand on était petit pour devenir agriculteur ?
Si hier, ferme et vocation se transmettaient traditionnellement de génération en génération, aujourd’hui, tous les paysans ne sont pas des fils de. Mais pour de futurs agriculteurs venus d’un autre milieu, le parcours est bien plus complexe.
Être né et avoir grandi au milieu des champs et des animaux est un sacré coup de pouce quand il s’agit d’appréhender les réalités de cette profession si particulière et de développer une solide vocation. Pour les autres, il faut puiser ailleurs une profonde motivation pour les métiers agricoles, car la motivation et la passion sont les maitres-mots de la réussite de leur entreprise.
Sources : Sociologie des mondes agricoles de Hervieu et Purseigle et données INSEE.
Heureusement pour eux, on ne naît pas agriculteur, on le devient. Il ne suffit pas de savoir conduire un tracteur, il faut aussi posséder de précieuses compétences agronomiques, zootechniques, économiques et administratives entre autres. Celles-ci peuvent s’acquérir sur le terrain et bénéficier ensuite d’une validation d’acquis encadrée par la Chambre d’Agriculture du département ou être enseignées dans l’une des nombreuses formations professionnelles spécifiques existantes.
Sources : Sociologie des mondes agricoles de Hervieu et Purseigle et données INSEE.
Il est également nécessaire de posséder ces compétences reconnues (validées par une qualification) pour bénéficier des aides financières proposées aux jeunes agriculteurs au moment de leur installation. Ces aides de l’Etat sont accordées sous conditions après avis de la CDOA (Commission Départementale d’Orientation Agricole). Le jeune peut alors bénéficier d’une dotation jeune agriculteur (DJA) et de prêts bonifiés dont les montants sont déterminés en fonction de la zone d’installation. D’autres aides sont accessibles aux agriculteurs qui s’installent, quels que soient leurs parcours : les 18-40 ans peuvent bénéficier d’une exonération partielle des cotisations sociales pendant 5 ans et d’avantages fiscaux qui prévoient un abattement de 50 % sur le bénéfice réel imposable pendant cinq ans et d’un dégrèvement de 50 % de la taxe foncière.
Car passion, vocation et formation mises à part, la principale difficulté que rencontrent les débutants qui ne reprennent pas l’exploitation familiale, est de trouver une exploitation libre, c’est à dire une surface cultivable à acheter ou à louer. Car lorsqu’une exploitation se libère, elle est souvent convoitée par les voisins agriculteurs désireux d’agrandir le périmètre de leur activité, ou par le souhait des communes d’agrandir leur périmètre urbain.
Malgré ce parcours semé d’embûches qui explique pourquoi en 2003, près de 88% des agriculteurs sont eux-mêmes fils d’agriculteurs, l’agriculture est plus que jamais un métier d’avenir.
Alors oui, tout le monde peut devenir paysan, une seule condition : être passionné et déterminé.