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Combien y a-t-il d’hectares cultivés par habitant ?

C’est un sujet vieux comme le blog de l’agriculture expliquée par ceux qui la connaissent, une révolution écologique est en marche. Pas de star-up plantation qui tienne : l’agriculture et ses acteurs doivent trouver des solutions pour continuer à nourrir le monde sans affamer la terre. Et vite. Alors aujourd’hui Résonnances fait la part belle aux chiffres pour répondre à une question toute simple aux impacts qui le sont moins : combien d’hectares cultivés par habitant de la planète y a-t-il ?

C’est la surface agricole utile (aussi connue sous le sigle de SAU) qui définit la surface de terre utilisée pour la production agricole. Celle-ci s’exprime en hectare égal à 10 000 m², soit une parcelle de 100 m x 100 m. Autrement dit, un km² (1 km² = 1 km x 1 km) équivaut à 100 hectares. Alors qu’en 1960, au niveau mondial, un habitant disposait de 4 300mde SAU disponible, ce chiffre a drastiquement baissé à 3000 m2en 1980, pour atteindre 2 200 men 2005. Les projections suivent cette courbe dangereuse puisqu’on estime qu’en 2025 un habitant ne disposera plus que 1 900 m2et en 2050 de 1 600 m2.

Mais comment expliquer ces chiffres alors que la surface totale du globe terrestre s’élève à 51 milliards d’hectares ? Tout d’abord parce que les océans représentent 71% de cette surface. Et dans les 29% de terres émergées, seules 10% environ sont cultivables, soit seulement 3 % de la surface totale de la planète. Ajoutez à cela une population sur le point de tripler en moins d’un siècle et vous obtenez une SAU disponible par habitant au m2 en chute libre. C’est précisément parce que près de 90% de notre alimentation est produit sur ces 3 % de la surface terrestre que la nécessité de préserver, de protéger et d’entretenir soigneusement cette terre cultivable se fait toujours plus urgente. Si on ne veut pas accroître les phénomènes de déforestation pour nourrir le monde, il faut désormais maintenir un niveau de production suffisant par hectare tout en réduisant drastiquement le gaspillage alimentaire.

D’autant plus qu’un autre phénomène est aussi en train de changer les perspectives agricoles et alimentaires de demain : l’urbanisation ! En 1900, 10 % des humains vivaient en ville, puis 30% en 1950, 50 % en 2007 et tout laisse à penser qu’en 2030, la population urbaine mondiale atteindra les 65 %. Cette population de plus en plus citadine doit être nourrie par un nombre de plus en plus faible d’agriculteurs. Ainsi, pour une population mondiale actuelle de 7,6 milliards d’habitants, un agriculteur nourrit aujourd’hui en moyenne 16 personnes. Un agriculteur allemand ou français nourrit 133 personnes contre 4 en 1900.

Résultat ? En 2018, le bilan est sans appel : pour nourrir le monde de demain tous les m² cultivables seront indispensables mais pas seulement. On aura également besoin de toutes les forces vives dans les campagnes pour empêcher les crises alimentaires de se transformer en urgences humanitaires.

 

Sources : d’après SAGE (Center for Sustainability and the Global Environment), GTAP (Global Trade Analysis Project)