Économie
avril 3, 2019
Développement durable, définition avec ou sans s ?
Vous l’aurez compris en cliquant ici ou là, le DD est notre nouveau dada. Cela méritait donc bien de consacrer un article à sa définition. Ou devrait-on dire ses définitions ?
Dès 1983, le contexte international a évolué en faveur de la justice sociale et de l’environnement jusqu’à la création à l’ONU d’une Commission qui définit les trois piliers du développement durable. Le pilier économique d’abord qui implique la modification corrélative des modes de production et de consommation, en introduisant des actions assurant la cohérence entre les choix économiques et les visées environnementales et sociales. Le pilier humain ensuite soit la lutte contre l’exclusion sociale, le soutien d’une juste répartition des biens et des services, les conditions de travail, l’amélioration de la formation des salariés et leur diversité, le développement du commerce équitable et local, l’orientation des investissements et de la recherche etc… Le pilier environnemental enfin qui est aussi le pilier le plus connu.
Mais notre définition (s) ne s’arrête pas là ! Car ces trois piliers s’appuient eux-mêmes sur le respect de quatre principes :
Enfin, notre définition à tiroirs contient en sus des micros polémiques sémantiques : d’abord, la polémique entre “durable” et l’adjectif anglais ‘’soutenable’’. Le premier renvoie plutôt à la durée du phénomène, comme si l’on souhaitait prolonger le développement. Le second, la soutenabilité met l’accent sur ce qui peut être défendu et enduré, tout en portant attention à la répartition des richesses entre les générations et à l’intérieur de chacunes des générations (d’après Franck-Dominique Vivien). Étymologiquement, durable renvoie à l’idée d’une stabilité et d’une régularité dans le temps. ‘’Soutenable” convient moins pour désigner le concept du développement durable.
On peut également faire une distinction entre le développement et la croissance. Le premier se caractérise par son aspect qualitatif et inclut un phénomène social et culturel alors que la croissance penche du côté quantitatif et est parfois trop marqué économiquement. Par exemple, la croissance se réfère principalement à l’augmentation en volume de la production par habitant, alors que le développement implique des changements plus profonds dans la société, permettant d’y insérer plus facilement la notion environnementaliste.
Enfin, il existe une différence entre la croissance et l’expansion. Selon les économistes, l’expansion est l’augmentation de la production sans changement important dans les techniques, les facteurs de production disponibles et l’agencement général de l’économie et de la société. Elle n’est, de ce fait, qu’un phénomène à courte vue.
En résumé, la définition du développement durable est maintenant reconnue et bien établie. Reste à le mettre en place – au cœur des pratiques journalières – de chacun d’entre nous et sur l’ensemble de notre planète, et ceci en tenant compte, d’une manière pragmatique, de la spécificité des situations locales, naturellement diversifiées !