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COUVRIR LES SOLS POUR STOCKER PLUS DE CARBONE

Vous le savez, sur le blog de l’agriculture expliquée par ceux qui la connaissent, on vous a déjà parlé du captage du carbone dans les champs, mais il n’est pas inutile d’y revenir en nous appuyant sur la science et l’objectivité des faits.

L’agriculture, comme toute activité économique émet des gaz à effet de serre (environ 20 % des émissions françaises), mais elle a aussi la particularité d’être l’une des rares, avec la sylviculture, à capter dans l’atmosphère de grande quantité de gaz carbonique. Son secret ? La photosynthèse, ce prodigieux process naturel au moyen duquel l’agriculture produit de la biomasse.

Chaque année, pour leur croissance, les plantes captent via la photosynthèse 30% du gaz carbonique (CO2) émis par l’utilisation des énergies fossiles. Mais leur rôle bénéfique ne s’arrête pas là ! Car une fois qu’elles ont achevé leur cycle et meurent, les plantes se décomposent sous l’action des organismes vivants du sol, tels que les bactéries, champignons ou vers de terre, qui les transforment en matière organique. Or, cette matière organique riche en carbone, est précieuse car elle retient l’eau, l’azote, et le phosphore, indispensables à la croissance des plantes. Les sols mondiaux contiennent 2 à 3 fois plus de carbone que l’atmosphère. Donc … plus on stocke de carbone dans les sols, moins il se retrouve dans l’atmosphère.

D’où l’initiative 4 pour 1000 lancée par la France lors de la COP21 de Paris, pour contrer les émissions de CO2. L’initiative 4 pour 1000 vise à la fois un objectif agricole et un enjeu environnemental : permettre à l’agriculture et à la sylviculture de compenser une grande partie du carbone émis chaque année par l’utilisation des énergies fossiles. Rien que ça. Mais comment nos champs pourraient-ils se transformer en super héros de l’écologie ?

Face à cet enjeu, l’agriculture et la sylviculture ont un atout unique qui peut s’avérer très bénéfique : chaque année, pour leurs croissances, elles captent via la photosynthèse 30% du gaz carbonique (CO2) émis par l’utilisation des énergies fossiles. Quand les plantes ont achevé leur cycle et meurent, elles se décomposent sous l’action des organismes vivants du sol, tels que les bactéries, champignons ou vers de terre, qui les transforment en matière organique. Cette matière organique riche en carbone, est essentielle à l’alimentation des hommes car elle retient l’eau, l’azote, et le phosphore, indispensables à la croissance des plantes. Les sols mondiaux contiennent 2 à 3 fois plus de carbone que l’atmosphère.

Si le niveau de carbone des sols augmentait de 0,4%, soit 4/ 1000 par an, dans les premiers 30 à 40 cm d’épaisseur, d’après les chercheurs, cela permettrait de compenser une grande partie des 8,9 milliards de tonnes de carbone émises chaque année dans le monde par les énergies fossiles (près de 3 milliards de tonnes de carbone sont stockées par les océans). L’agriculture a donc un rôle de puits de carbone à jouer.

Les prairies, forêts, cultures pérennes et annuelles produisent de la biomasse (grains, tiges feuilles, racines …) via la photosynthèse dont une partie est utilisée pour l’alimentation ou pour d’autres activités économiques et l’autre partie retourne au sol au cours du cycle des plantes ou après la récolte. Ainsi par exemple, les pailles et racines incorporées au sol sont décomposées et produisent de l’humus très riche en carbone, gage de fertilité des sols et réservoir de carbone !

Mieux encore, un cercle vertueux se crée ainsi naturellement dans les champs car plus la biomasse produite par la culture est élevée, plus les résidus restitués au sol augmentent, plus l’effet « puits de carbone » des productions végétales est bénéfique. Résultat, aujourd’hui l’agriculture est avec la sylviculture pratiquement la seule activité humaine capable de recycler, produire et stocker un carbone vert en quelque sorte !

Plus la biomasse produite par la culture est élevée, plus les résidus restitués au sol augmentent, plus l’effet « puits de carbone » des productions végétales est bénéfique.

Mais le cycle des cultures annuelles est d’environ 9 à 10 mois (entre semis et récolte) si bien que la production de biomasse n’est pas maximale. On peut intensifier la production agricole en augmentant le temps de présence annuel des cultures. Pour profiter pleinement de l’énergie solaire et produire plus de biomasse par an, i l s’agit notamment de cultiver des couverts végétaux entre deux cultures, dont l’activité photosynthétique va permettre de capter puis de stocker dans le sol du carbone atmosphérique. Un peu comme des panneaux solaires captent l’énergie lumineuse.

Mais quels systèmes agricoles permettent de répondre à cet objectif ? Si aujourd’hui plusieurs méthodes culturales s’imposent comme autant d’alternatives durables, une chose est certaine : le rôle des cultures intermédiaires est clé pour réduire au maximum les périodes de sols nus. Les cultures intermédiaires sont des couverts végétaux mis en place entre 2 cultures pour ne pas laisser le sol nu. Si à l’origine, leur vocation est de lutter contre l’érosion des sols et la fuite des nitrates, les cultures intermédiaires qui, sauf cas particuliers, sont entièrement restituées au sol, ont pour effet d’augmenter la captation du gaz carbonique de l’air et de restituer de la matière organique … et donc de capter du carbone dans les sols !  Pour évaluer plus précisément les volumes de carbone ainsi stockés, des études ont été menées.

Résultats : on sait aujourd’hui* que l’effet puits de carbone des couverts végétaux est 3 fois supérieur à celui du fumier, 1.5 fois supérieur à celui de la paille et 60% supérieur à celui du compost de déchets verts et de boue. Alors, adieu puits de pétrole et bonjour puits de carbone verts ? Une chose est sûre, l’agriculture est prête à faire sa transition écologique !

Mais comment augmenter les quantités de carbone stockées dans les sols ? On vous dit tout sur les différentes alternatives qui s’offrent aux agriculteurs juste ici !