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Les céréales, une culture du voyage ?

Qui l’aurait cru ? Elles si paisibles, si délicieusement statiques dans nos champs, oscillant simplement au gré du vent pendant qu’elles se dorent la pilule… Le blog de l’agriculture expliquée par ceux qui la connaissent vous doit cependant la vérité : les céréales voient du pays entre leurs cultures et vos assiettes. Et comment croyez-vous que toutes nos petites graines arrivent à bon port en France comme à l’étranger ? Grâce à un système logistique XXL très bien huilé dont Résonances va vous révéler tous les secrets aujourd’hui.

 

64 millions. Voilà le nombre de tonnes de céréales récoltées en France en moyenne chaque année, et autant de grains qui ne feront pas un mais des voyages, d’abord vers leurs lieux de stockage, puis de transformation et enfin vers ceux de leur consommation dans l’Hexagone ou à l’étranger. Pour relever au mieux ce défi logistique, la filière céréalière a tissé sur tout le territoire une toile d’infrastructures et de réseaux de transport impressionnante : près de 7000 centres de collecte et/ou de stockage, de nombreux axes de communication dont un réseau de ports maritimes et fluviaux conséquent. Et si rien n’est laissé au hasard, c’est que ce lien entre producteurs, intermédiaires et acheteurs finaux est la condition sine qua non de la compétitivité française dans le secteur.

 

Première étape sur la route pour nos céréales une fois récoltées : le stockage ! Très souvent situés à une dizaine de kilomètres des champs, ces sites de collecte de proximité ont un rôle clé dans la logistique de transport globale. Comment ? Grâce à ses capacités de stockage collectif pour environ 90% de sa collecte la France peut lisser ses flux et répondre ainsi au mieux aux rebonds du marché tout au long de la campagne de commercialisation. Pas étonnant donc que le secteur continue d’innover, notamment via le numérique, pour améliorer encore ses capacités et ses qualités de stockage.

 

 

Seconde étape de la route des céréales : direction les industries de transformation. Pour les rejoindre, nos grains prennent la route en camion, en péniche ou encore en train. Meuneries, semouleries, malteries et autres amidonneries sont le plus souvent situés à une courte distance du lieu de stockage (souvent à moins de 200km). Ces filières de proximité sont d’ailleurs des filières d’avenir pour le monde des céréales français qui veut développer ces réseaux locaux aussi bons pour l’environnement que pour l’économie. Cependant, aujourd’hui près de la moitié des récoltes françaises sont exportées chaque année, un défi de plus pour la logistique du secteur. Pour les grains destinés à découvrir de nouvelles contrées, c’est un aller simple vers les ports exportateurs où ils seront pris en charge au sein des infrastructures portuaires avant d’embarquer dans des bateaux pouvant contenir jusqu’à 60 000 tonnes de grains.

 

Mais quel est le bilan carbone de ces céréales voyageuses ? Si leur transport se fait aujourd’hui encore en grande partie par la route (à 88%), la part de voie d’eau et celle du rail représentent respectivement 10 et 2%. Voilà pourquoi la filière céréales cultive plusieurs pistes d’amélioration pour rendre plus vert le transport de ses végétaux : acquisition de véhicules électriques, réduction des kilomètres parcourus à vide, adoption du combiné route-rail-fleuve… Un transport durable et compétitif à la fois, voilà le nouveau défi logistique que s’apprête à relever la filière.