Environnement
janvier 2, 2019
Nos réservoirs de biodiversité ont-ils de l’avenir ?
Sur le blog de l’agriculture expliquée par ceux qui la connaissent on est comme vous, on a un petit faible pour les forêts et les prairies. Voilà pourquoi dans ce nouvel article nous allons nous pencher à leur chevet et nous demander avec un brin d’inquiétude : quel avenir attend les principaux réservoirs de la biodiversité que sont les forêts et les prairies ?
Promenons-nous dans les bois tant que la déforestation n’y est pas commencée ! En 25 ans, la superficie mondiale de la forêt est passée de 4,1 à 3,9 milliards d’hectares. Elle occupe actuellement près de 27% des terres émergées contre 66% il y a 4 ou 5 siècles. À l’échelle mondiale, 93 % des forêts sont des forêts naturelles, c’est à dire des forêts primaires et secondaires qui se régénèrent naturellement. Depuis 1990, 129 millions d’hectares de forêts ont disparu au niveau mondial (presque l’équivalent de l’Afrique du Sud) soit près de 5 millions d’hectares par an. Pourtant, ces sources primordiales de biodiversité sont nécessaires à la vie sur terre.
Mais alors que le monde tarde à se saisir du problème de la déforestation, quand est-il de l’Hexagone ? En 1830, la France comptait environ 9 millions d’hectares de forêts, 14.1 millions en 1985 et 16.9 millions en 2017 * : c’est simple, depuis 1800, la forêt française a doublé de surface ! Très diversifiée, elle est composée de près de 135 essences d’arbres différentes. Ainsi, à l’inverse du mouvement mondial, la reforestation française continue son petit bonhomme de chemin puisqu’elle a retrouvé ses superficies de la fin du Moyen-âge.
Mais filons vite à travers champs pour nous intéresser au sort des prairies. Aujourd’hui, si les prairies françaises – ici un petit cours de rattrapage pour ceux qui le souhaitent – font partie de la surface agricole utile (SAU), leur importance s’est peu à peu effritée, s’établissant à 19% de la surface totale de la France. Depuis les années 1980, plus de deux millions d’hectares de prairies ont été perdus au profit des surfaces cultivées, mais surtout et principalement au profit des surfaces artificialisées, des landes, friches, maquis, garrigues …. Nos prairies sont pourtant considérées officiellement comme des réservoirs de biodiversité.
Alors quel avenir pour nos forêts et nos prairies ? Malgré un bel effort made in France pour nos bois, difficile de dire aujourd’hui que de beaux jours attendent ces deux réservoirs de biodiversité. À moins que l’agriculture à travers l’élevage notamment pour les prairies, ne trouve un chemin pour inverser une tendance mondiale inquiétante.
Sources : Inventaire Forestier IGN 2017 – France métropolitaine ; Alim’Agri ; FAO « Évaluation des ressources forestières mondiales 2015 »