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Les pesticides, qui décide ?

Sur le blog de l’agriculture expliquée par ceux qui la connaissent, les pesticides, ce n’est pas un sujet tabou bien au contraire. C’est justement parce que vous vous posez des questions que nous nous donnons pour mission d’y répondre et de ne rien vous cacher. Alors aujourd’hui, nouvelle question, nouvel article : les pesticides, qui décide ?

Aux manettes des pesticides, ni systématisme aveugle, ni petit bonheur la chance, mais des recherches scientifiques et des réglementations qui évoluent en permanence. Tout au long des dernières décennies, l’encadrement de l’utilisation des produits de synthèse et de biocontrôle n’a cessé de se renforcer au fil des découvertes issues des recherches publiques et privées. Un pesticide doit obligatoirement répondre aux exigences d’une règlementation européenne et obtenir une autorisation de mise en marché dans chacun des états membres avant de pointer le bout de son nez dans un champ. Une fois homologué, un pesticide est « listé » et contrôlé régulièrement. Des statistiques faisant état des tonnages nationaux, européens et mondiaux, le tout segmenté selon par usage et par culture sont publiées tous les ans. Chaque produit est ainsi fiché et suivi à la trace, ce qui permet de mieux contrôler la façon dont il est utilisé. Les pesticides, qui décide ? 1er élément de réponse : l’Europe et ses réglementations !

Autre décideur et pas des moindres : la diversité des cultures et des contextes pédo-climatiques comprenez le type de sol et le climat. Par exemple, la vigne, ne couvre que 3 % des surfaces cultivées en France (dans des régions bien précises), alors qu’elle emploie près de 20% du tonnage annuel des pesticides. À chaque culture son ordonnance de pesticides et son protocole personnel. Les traitements s’effectuent à des stades végétatifs bien précis selon les cultures et les saisons (tout cela ayant fait l’objet d’études précises durant les évaluations précédant l’homologation). Un positionnement précis des traitements prend donc en compte les aptitudes de chaque pesticide, la physiologie de la plante à protéger et la biologie du nuisible à combattre. Résultat ? Le bon produit, au bon moment et là où il faut. Les pesticides, qui décide ? 2ème élément de réponse : les cultures et leurs régions !

Autre facteur à mettre son grain de sel… les nuisibles eux-mêmes ! Qui dit besoin en pesticides dit forcément vilain ravageur à museler. Le protocole est donc ajusté une nouvelle fois en fonction de sa nature, de sa résistance aux produits et de son rythme de développement. Les pesticides, qui décide ? 3ème élément de réponse : les nuisibles !

Enfin, le climat est l’élément capable de bouleverser tous les plans préétablis en une bourrasque, un orage de grêle ou une vilaine sécheresse sortie de derrière les fagots. Là, c’est aux agriculteurs et à leur savoir-faire d’ajuster les traitements. Pour les aider, de l’expérience, du doigté, de l’observation, des outils de prédiction, et des conseils… Nous l’avons déjà évoqué dans Résonnances, la première station d’avertissements agricoles a vu le jour en 1898 à Cadillac, rapidement suivie par celle de Montpellier. Depuis 1940, les Services régionaux de la protection des végétaux (SRPV) organisent la diffusion de bulletins de santé végétale (BSV) dont l’objectif est d’alerter les agriculteurs sur l’état sanitaire des cultures. Ainsi ils peuvent évaluer la nécessité ou non de réaliser un traitement. Ces BSV sont le fruit d’un travail collégial et régional, où interviennent des représentants des services publics et du privé, permettant aux conseillers et aux agriculteurs d’affiner leurs pratiques, sans mentionner les préconisations d’intervention : ces avertissements sont diffusés gratuitement.

Des outils d’aide à la décision (OAD) enrichis par des prévisions météorologiques locales et par le développement des banques de données, GPS, drones fiabilisent les décisions de réduction du coût de ces produits et des passages du pulvérisateur, et tous ces moyens contribuent à maitriser l’économie.

Les échanges multifonctions entre conseillers et agriculteurs sont la caractéristique du professionnalisme qui a toujours su évoluer en fonction des connaissances et de l’arrivée de nouveaux moyens, mais aussi en perpétuant les conseils des alternatives agronomiques, variétales, rotations, nouveaux matériels etc… Les pesticides qui décide ? 4ème et dernier élément de réponse : les agriculteurs guidés et soutenus par un réseau d’agronomes !

Vous l’aurez compris, ce n’est décidément pas le hasard qui décide où, quand, comment et quels pesticides seront appliqués dans nos champs français !