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La paille, bottée par autre chose que l’agriculture ?

Terreau fertile, monnaie d’échange solidaire, vous l’avez vu sur Résonnances, la paille a plus d’un brin à son arc.

Mais si au final, il n’y avait pas que l’agriculture qui la bottait ?

Pas encore chef de chantier, mais dans la construction depuis un bout de temps, la paille peut en effet inscrire le bâtiment sur son CV, grâce à son rôle d’isolant. Longtemps utilisée sous forme de torchis (mélange de paille et de terre) dans les campagnes et sur les toits de chaume bretons et normands, elle se réinvente aujourd’hui pour répondre à l’exigence environnementale toujours plus forte de l’architecture moderne. Adieu béton, acier, plastique, verre et autres matériaux issus de la pétrochimie, place aux biomatériaux d’origine végétale qui préservent les ressources naturelles.

Voilà comment on fait maintenant la part belle à la paille dans la construction de maisons en ballots de … paille, vous l’aurez deviné. N’allez pas pour autant vous imaginer qu’elles s’envoleraient face au souffle du 1er grand méchant loup venu, elles sont faites de murs porteurs, d’une ossature en bois et d’un remplissage de paille. Excellent isolant thermique et acoustique, elle s’y substitue sous forme de bottes aux isolants habituels (laines minérales, isolants synthétiques). Elle peut également être utilisée comme cloison ou doublage intérieur sous forme de panneaux de paille compressée à 200°. À cette température, ses fibres se lient entre elles sans nécessiter l’utilisation de résine ce qui fait encore baisser le bilan carbone de la construction. Ces panneaux de paille présentent une telle résistance mécanique au feu que l’on envisage de les utiliser dans tous les composantes d’une maison.

Autre ligne que la paille peut ajouter à son CV : grâce à sa richesse en cellulose, elle est l’une des matières premières de la fabrication du papier, notamment en vannerie et en art marqueterie de paille.

Enfin, si, l’économie, l’architecture et la papeterie ne la bottaient pas d’avantage que l’agriculture, la paille a encore une reconversion possible dans sa botte. Toujours branchée environnement et développement durable, notre paille aux multiples vocations est aussi une source d’énergie renouvelable. Parfois utilisée directement comme combustible dans les chaufferies de collectivités (2,5 kg de paille équivalent à 1l de fioul) ou de particuliers (chauffages alimentés par des granulés de paille) ou enfin par méthanisation (fermentation de résidus végétaux, organiques et paille pour la production de biogaz).

Vous le savez maintenant, inutile de vous présenter à un entretien d’embauche face à une botte de paille, son CV sera meilleur que le vôtre.