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Le quinoa, une culture d’avenir ?

Bon. Autant l’avouer tout de suite, le quinoa n’est pas une céréale botaniquement parlant. Mais comme cette plante herbacée membre de la famille des chénopodiacées est cultivée pour les qualités alimentaires de ses grains, elle a l’immense privilège d’être considérée comme une céréale. Et puis… c’est vrai : à la rédaction du blog de l’agriculture expliquée par ceux qui la connaissent, impossible de résister à l’envie de vous faire découvrir cette culture des Andes.

Et oui, comme la pomme de terre et le maïs, le quinoa est cultivé depuis plus de 5 000 ans sur les hauts plateaux d’Amérique du Sud. Mais contrairement à son cousin aux épis dorés, le « riz des Incas » n’a pas séduit les conquistadors qui en interdirent la culture. C’est ainsi que cette culture millénaire, qui était la base de l’alimentation des civilisations précolombiennes, a failli disparaître à tout jamais. Heureusement, quelques familles firent perdurer, génération après génération, leur patrimoine culturel et culinaire jusqu’à ce que la popularité du quinoa retrouve un nouveau souffle. Car oui, notre chénopodiacée d’altitude peut dire merci aux foodistas du monde entier et aux chefs péruviens qui ont revisité leurs classiques avec réussite. Si discret jusqu’à très récemment, il est désormais partout :  bouddha bowl, salades, galettes, le quinoa a la cote et ça se voit dans nos assiettes. Avec sa texture de caviar et son petit goût de noisette, il remplace le riz, la semoule, les pâtes ou le blé, dans de nombreuses préparations comme les crêpes ou les fars … à condition de diviser la quantité par deux car sa farine a un pouvoir d’absorption plus important !

Allez, on vous en dit un peu plus sur cette graine à la mode qui parade au bout de toutes les fourchettes ! Notre céréale pas comme les autres est une culture d’automne, qui a besoin de 90 à 120 jours de culture avant d’arriver à maturité et à 1,5 mètre de hauteur. Et comme les feuilles mortes qui parsèment les champs au moment de son semis, le quinoa brille par ses couleurs aussi belles que variées. Ses graines beiges ou roses sont récoltées de mai à juillet, pile à temps pour égayer nos salades d’été. Aussi haut en couleurs qu’en culture, le quinoa pousse principalement en Bolivie et au Pérou, à près de 3000 à 4000 mètres d’altitude. C’est là, tout là-haut qu’il s’épanouit malgré des conditions climatiques très rudes, dans de petites exploitations familiales d’environ 3 hectares où la récolte se fait encore manuellement. Si depuis quelques temps, notre céréale andine est cultivée en Europe et aux Etats-Unis, en 2015, le Pérou à lui seul en produisait 105 000 tonnes devenant ainsi le premier producteur mondial. Pas mal pour une céréale qui n’en est même pas vraiment une, cultivée près des nuages par des familles attentionnées et passionnées. En France, on en produit en Anjou sur près de 1 700 ha et cette production couvre un tiers de la consommation des Français.

Loin de n’être qu’une histoire de mode, cette céréale qui revient de loin et même de très haut, est là pour rester ! N’en déplaise aux conquistadors le quinoa n’a que des qualités : très digeste, pauvre en lipides, riche en fer alimentaire et en protéines, il contient en plus tous les acides aminés essentiels à la vie humaine. Finalement, le quinoa, c’est de l’histoire moderne.